Sapin blanc ou épicéa ?

Ça y est, la neige est là. Les sapins saupoudrés de blanc semblent tout droit sortis d’un conte de Noël. Des sapins, vraiment ?

Qu’on ne s’y trompe pas ! Le « sapin » qu’on orne de boules et de guirlandes colorées lors des fêtes de fin d’année est souvent un épicéa. Son écorce aux tons rougeâtres lui vaut aussi le nom de « sapin rouge », par opposition au véritable sapin blanc. Encore plus résistant que ce dernier, adapté aux climats les plus rudes, l’épicéa est l’arbre des montagnes, par excellence. S’accrochant au flanc des coteaux, il peut pousser dans les zones les plus inaccessibles. À des années-lumière des emballages bariolés entassés au pied d’arbres coupés, aux épines miteuses, ce cadeau de l’hiver s’étale en sauvages futaies poudrées d’argent.
Si la neige mène la vie dure aux grands arbres, elle a en revanche un effet protecteur pour les plus jeunes. Recouverts d’une épaisse couche blanche formant un igloo naturel, ils sont protégés du vent et des forts écarts de température. Le gel, quant à lui, peut faire éclater les tissus végétaux et entraîner de gros dégâts. Les défenses de l’épicéa combinent des mécanismes actifs et passifs qui lui permettent de résister, au cœur de l’hiver, à des températures record de -60 °C. L’écorce ainsi que la couche cireuse des aiguilles agissent comme des isolants toute l’année. L’hiver, l’arbre se met au ralenti et ses cellules se gorgent de substances antigel.
L’architecture de l’épicéa présente de nombreuses variations, en grande part liées à ses conditions de vie. Dans les endroits les plus enneigés, une silhouette aiguë lui permet de limiter la casse des branches sous le poids de la neige. Dans de bonnes conditions, il pourra atteindre plus de 50 mètres de haut et vivre plus de 500 ans. Résistants, des lichens arrivent à coloniser le milieu inhospitalier des écorces d’épicéa. Connues sous le nom de mousses de chêne, deux espèces ressemblantes (Evernia prunastri et Pseudevernia furfuracea) sont utilisées dans la fabrication et la fixation des parfums. Et parce qu’elles possèdent aussi des propriétés antibactériennes, on s’en sert traditionnellement pour traiter les problèmes respiratoires.

Réagir à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mon jardin & ma maison