Savoir fer

Dans un jardin, il n’y a pas de coin perdu, seulement des espaces un peu à l’écart, et parfois oubliés, qui attendent d’être optimisés. Voici quelques idées pour les animer.

Les parties du jardin les plus distantes de la maison ont tendance à recevoir le composteur ou des encombrants qu’on ne peut pas mettre ailleurs. En quelque sorte, il s’agit de la partie honteuse. Quel dommage ! En effet, l’éloignement du bâtiment offre l’opportunité de créer un espace enclavé original. Ces emplacements souvent exigus, confinés à un angle de clôture, sont l’occasion d’imaginer, avec ou sans objet, des décors supplémentaires qui dynamiseront l’ensemble.

Un coin bien à vous

Pourquoi en effet ne pas valoriser ce qui se trouve le plus loin de l’habitation, et donc le plus à l’écart du tohu-bohu quotidien ? Un espace de 1,50 m de côté suffit à créer un écrin. Tout dépend en fait de la façon dont l’angle est occupé. Si un arbre s’y trouve, il faudra essayer de le mettre en valeur ou, en tout cas, l’intégrer pour qu’il apporte de l’ombre et un abri à l’espace : les conditions idéales, par exemple, pour créer un nouveau massif peuplé de fougères et autres plantes de sous-bois que vous aurez plaisir à visiter du printemps à l’automne. Car l’hiver, vous n’aurez ni l’envie ni le besoin de venir jusque-là, quand bien même l’angle ne se trouverait qu’à quelques mètres de la maison. Si au contraire l’endroit est dégagé, mieux vaudra installer une décoration ou prévoir un aménagement spécifique pour créer un lieu nouveau.

Les points de mire, le grand classique

Pour donner vie à un recoin un peu triste du jardin, la première idée est d’y installer un élément de décoration, comme une sculpture. Ce n’est pourtant pas forcément la meilleure idée si l’objet est mis en scène de façon statique. Par exemple, une statue en pied ou un buste, s’ils sont posés sur un support pour les rehausser, paraîtront des plus immobiles. Rapidement, le regard s’habitue et ne les voit plus, dissuadant le jardinier de s’aventurer jusque-là. De même, un végétal gardé en pot peut procurer le même effet, avec le risque de lassitude si l’essence offre le même aspect tout au long de l’année (arbuste à feuilles persistantes). Au contraire, les éléments décoratifs plongés dans la végétation et comme mis en scène participent à l’animation. Ils semblent évoluer avec les saisons, puisque leur « camouflage » change au fil des mois. Ils se patinent aussi plus vite. Attention toutefois à ne pas créer un cul-de-sac qui aurait pour seule fonction de mener à un objet exposé : vous n’y mettriez pas souvent les pieds. Il faut en effet que le recoin développe une vie propre ou constitue un attrait permanent en dehors de son élément de décor.

Construisez le végétal

L’éloignement de cet endroit devrait vous encourager à libérer votre impulsion créative pour vous essayer à quelque chose de très différent par rapport au reste du jardin. Logez-y votre pointe de folie et créez-y une cabane, une tonnelle échevelée ou encore élaborez-vous un coin tranquille, comme un lieu secret. Si vous êtes du genre bricoleur, vous pourrez vous fabriquer une structure à partir de bois ou d’éléments recyclés. Et si vous avez la main verte, vous essayerez de vous créer une cabane végétale : évasion garantie ! Mais la formidable palette de solutions qu’offre le commerce vous permettra d’arriver au même but sans devoir y consacrer trop de temps. Car, outre les gloriettes et autres constructions, sachez qu’il existe des « fonds d’allées », servant à la fois de point de mire et de support à plantes grimpantes. Posez, plantez : c’est prêt.

De bonnes idées et de moins bonnes…

Toutes les fonctions ne conviennent pas à une partie reculée du jardin. Par exemple :

• Le coin potager : il demande des soins constants (en particulier l’arrosage, le désherbage et la surveillance des ravageurs), ce qui n’est pas vraiment compatible avec son éloignement de la maison.

• Le coin pépinière : les jeunes semis et les boutures doivent être surveillés très régulièrement à cause de leur très grande fragilité. Il faut donc les avoir à l’œil, et les reléguer au loin n’est pas non plus une bonne idée.

En revanche, d’autres aménagements sont intéressants :

• Un petit bassin : même si la croissance de plantes aquatiques dépend de la lumière, la faune y trouvera toujours son compte et l’ambiance moite sera parfaite pour des fougères.

• Une cabane perchée : cela demande du travail, mais l’enfant qui sommeille en chaque jardinier s’en trouvera comblé !

La bonne stratégie

Délimitez l’espace disponible en fonction des contraintes (composteur qui ne peut pas être mis ailleurs par exemple). Repérez l’emplacement de plantation d’éléments occultants (comme une petite haie ou des arbustes) si vous voulez créer un coin isolé. Au contraire, dégagez l’endroit si vous souhaitez y installer un point de mire, mais uniquement après l’avoir acheté et, si possible, effectué des essais de mise en place… .

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