La pépinière

Escale entre terre et mer. On jette l’ancre à La Rochelle et sur l’île d’Oléron, pour découvrir les trésors du monde végétal rapportés, au fil de leurs traversées, par les navigateurs des siècles passés.

À bâbord toute… Vous serez arrivés à bon port dans la maison d’hôtes Eden Ouest, située en plein centre-ville de La Rochelle, pour commencer votre périple et visiter les deux grands parcs de cette ville tournée vers la mer, qui sont d’anciens jardins d’armateurs. À l’emplacement des fortifications, le parc Charruyer, paradis pour les oiseaux et les ornithologues, vous donnera l’occasion de flâner parmi les essences rares. Dans le parc Delmas, de nombreux chênes verts rivalisent, sur 7 hectares, avec de très beaux conifères et une multitude d’autres végétaux que les botanistes voyageurs rapportèrent de leurs expéditions. Mais la terre est calcaire à La Rochelle, et souvent sèche, car la région bénéficie d’un ensoleillement important. Les plantes, ici, ne doivent pas craindre la tempête ! Non loin de là, à Courçon, la pépinière Les Filles du Vent s’est spécialisée dans ces graminées qui savent si bien bouger au moindre souffle, rendant le jardin subtilement vivant. Pourquoi ne pas en profiter pour vous offrir une de ces touffes vertes qui dansent sans relâche avec la brise, pour animer votre jardin ?

Du chanvre au bégonia

Direction Rochefort, où Colbert a implanté, dans un bâtiment de 374 mètres de long, une imposante manufacture destinée à transformer en cordages le chanvre des marais de Charente. Si les câbles d’acier l’ont rendue obsolète, la Corderie Royale a survécu, et son histoire est mise en valeur par le Jardin des Retours, créé dans les années 1990 par le paysagiste Bernard Lassus. Elle raconte les expéditions, qui revenaient les cales emplies de plantes alors inconnues, comme ces tulipiers de Virginie, palmiers chamaerops ou magnolias. Le Labyrinthe des batailles navales, composé d’ifs taillés en forme de vagues,  constitue un dédale impressionnant où vous pourrez vous égarer à loisir. Il vous restera ensuite à découvrir la fleur emblématique de la ville : le bégonia. Elle a été apportée au XVIIe siècle des Antilles par le moine botaniste Plumier à l’intendant du port de Rochefort, Michel Bégon qui avait organisé l’expédition. Aujourd’hui, le conservatoire de Rochefort en possède plus de 1 500 variétés.

L’Atlantique en trait d’union

Prochaine escale ? Une oasis de verdure au cœur de l’île d’Oléron. C’est à La Boirie, vieux village typique de l’île, que Thierry Lecêtre vous ouvrira ses portes. Cet amoureux des formes et des couleurs de feuillages a rassemblé de remarquables collections d’hostas et de sauges. Vous trouverez à coup sûr dans sa pépinière des espèces rares que, sur ses conseils, vous pourrez acclimater dans votre jardin.
Et pour finir ce périple botanique en beauté, vous prendrez de la hauteur en gravissant les 224 marches du phare de Chassiron, à la pointe nord de l’île. Après avoir repris votre souffle, vous pourrez admirer cet espace maritime extraordinaire entre l’île d’Oléron et La Rochelle. Et, surprise ! à vos pieds se déploie une véritable rose des vents végétale, dédiée à la vie insulaire entre terre et mer. Elle rassemble une vingtaine de variétés de roses entre les buis et les graminées, la vigne et le potager… Un véritable résumé verdoyant de cette région maritime.

Texte Marie le Goaziou

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