Simon Crouzet

Il a grandi à la bambouseraie de prafrance, puis il a tracé son chemin dans des pépinières renommées, jusqu’en australie. itinéraire d’un homme comblé.

Simon n’avait pas trente ans quand Yves Crouzet son père, lui a confié la responsabilité des Pépinières de la Bambouseraie, entreprise de renommée internationale la fois pour la diversité de sa gamme – pas moins de cent espèces et variétés disponibles – et l’étendue de ses marchés en Europe, du Portugal où une partie de la production s’effectue dans l’Alentejo, à l’Angleterre, le Benelux, l’Allemagne pour lesquels on recherche en permanence des variétés de meilleure rusticité. Il a aménagé ses bureaux sur les terres de Prafrance, au milieu des carrés d’essais et de belles réserves de grands sujets qui dressent des allées monumentales. «Nous testons ici les découvertes de nos voyages et de notre réseau de connaisseurs dans le monde. Les observations durent au moins dix années et les élus sont peu nombreux.»

Le catalogue en ligne depuis l’automne dernier présente un nouveau cru de 14 variétés, dont le petit ‘Tip-Top’ ou Phyllostachys kwangsiensis dont la pousse tardive garantit une meilleure résistance au froid que le très semblable P. edulis. Ce dernier est une espèce populaire par sa forte présence à la Bambouseraie, souvent demandée y compris dans des régions où il ne peut pas s’acclimater ! Aujourd’hui la pépinière et la Bambouseraie ont pris des envergures telles que leurs gestions sont complètement séparées, mais elles restent liées par le passé et par la plante. On ne s’étonne donc pas de retrouver dans les alignements de conteneurs géants de la première, l’élégante prestance et le doux exotisme des allées de la seconde. Simon porte cet héritage au travers des milliers de jeunes pousses qui naissent au pied des Cévennes et en Anjou. Dans cette région, sont produits les jeunes plants destinés aux jardineries. Et s’y ajoute l’immense apport de l’exploitation portugaise.

Entre les chaumes où chacun perd son latin en quelques rangs, il navigue avec aisance… pas forcément zen. Simon semble même avoir du mal à rester en place depuis l’école qu’il n’a eu de cesse de quitter pour voyager et travailler. Il a appris son métier dans des pépinières d’Italie, du Var, d’Angleterre, d’Australie, bien sûr à Anduze comme au Portugal. Parlez-lui de conteneur, de pleine terre, de multiplication, il vous répondra que c’est simple, à condition de réunir les bonnes conditions de sol et de température, de prélever au bon moment… des choses qui ne se comprennent que sur le terrain. Il s’est mis à la production d’érables du Japon et bientôt des arbres en nuages, et a lancé une gamme de constructions et objets en bambou qu’il fait réaliser en Indonésie et qu’il expose sur les manifestations du jardin… Mais c’est un autre sujet que nous vous avons déjà présenté l’été dernier.

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