Olivier Hostiou

Il est tombé dans ce métier dès sa naissance ! Son père et à présent son frère sont paysagistes et pépiniéristes, tout comme l’était son grand-père. Sa tante est fleuriste, comme autrefois sa grand-mère. L’appel du végétal était trop fort.

Quel est votre premier souvenir de jardin ?

Comme vous l’avez remarqué, je vis parmi les plantes et les jardins depuis toujours. Cela m’est donc difficile d’en identifier un. Ce qui m’a peut-être davantage marqué dès l’enfance, c’est la nature, celle du golfe du Morbihan, les dunes, la plage du Magouero-Plouhinec, la ria d’Étel, les rivières, la forêt de Camors…
Quelle est votre plante préférée ? Le pin d’Alep car il incarne la forêt du littoral méditerranéen. C’est un arbre habitué au climat de bord de mer, souvent sculpté par les vents, façonné par les embruns. Cela lui donne une allure unique. Mais j’avoue que j’ai du mal à distinguer une plante tant elles sont associées les unes aux autres au point de se mettre en valeur mutuellement.
Quel est votre jardin préféré ?

Les jardins d’Alfabia à Majorque. L’interaction entre l’eau, la végétation, la lumière et la montagne crée là-bas une atmosphère unique. J’ai gardé l’image, qui remonte à quelques années certes, d’un lieu d’une incomparable luxuriance. En France, j’apprécie le jardin du musée du Quai Branly, à Paris, car celui-ci résonne parfaitement avec l’esprit du lieu. C’est un vrai jardin, lieu de découverte du végétal, qui exprime l’exotisme, en accord avec les arts présentés dans le musée.
Quel pays vous inspire le plus ?

L’Espagne, l’Allemagne et globalement tous les pays qui bougent dans les domaines du design, de l’architecture et de l’écologie. Les voyages comptent beaucoup pour mon métier.
Qu’est ce qui vous a poussé à être paysagiste ? Très peu de métiers offrent la possibilité de travailler à la fois avec la matière vivante — imposant de la patience, et l’urbanisme, l’écologie, l’architecture, la scénographie, la sociologie…

Comment définissez-vous votre métier ?

Il s’agit pour moi de créer des espaces qui répondent avant tout aux attentes de leurs usagers. L’essentiel repose sur l’observation de l’environnement, l’écoute, une bonne connaissance des plantes et de leur écosystème.
Qu’est ce qui vous a motivé à accepter la maîtrise d’œuvre des Floralies de Nantes ?

C’était l’idée de concevoir la scénographie d’un projet collectif et d’accompagner chacun dans sa démarche. C’est une expérience unique et une belle aventure humaine associant un paysagiste, un scénographe, un comité d’organisation et de nombreux exposants venus d’horizons différents.
Quel défi aimeriez-vous vous lancer ?

J’aimerais davantage utiliser la scénographie dans mon métier, travailler sur un principe de jardin, qui aurait une structure fixe et jouerait sur la palette végétale pour créer de nouvelles ambiances à chaque saison ou selon les événements. J’aimerais travailler avec d’autres professions hors filière du paysage.

Tous les cinq ans, c’est l’événement d’une région tout entière. Les Floralies internationales de Nantes envahissent le parc des expositions de la Beaujoire pendant onze jours. Quatre cent mille personnes s’y pressent, venues de toute la France et d’ailleurs, pour suivre la parade végétale.

Au-delà de la prouesse humaine, à détourner la plante de sa nature pour l’ériger en objet, l’édition 2014 de cet événement donne la parole aux artistes de tous poils pour un « bouquet d’arts ».

Si émotion et rêve restent les maîtres mots des Floralies, Olivier Hostiou, paysagiste, et Sylvain Michoux, scénographe, contactés il y a trois ans par le comité d’organisation, ont pour mission d’orchestrer et de donner une image résolument moderne à cette représentation végétale.

Ils ont imaginé cinq théâtres géants et couverts, sur lesquels s’expose une centaine de mises en scène concoctées par autant d’exposants.

Toute la portée de cet événement est là : c’est la seule manifestation de cette ampleur offrant à des professionnels de l’horticulture comme à des amateurs d’exprimer leur fibre artistique. Et il ne manque guère de passionnés dans le bassin de production nantais ! L’édition 2014 comptait des pépiniéristes comme les établissements Ripaud, des horticulteurs, des paysagistes, le service des espaces verts de ville, des sculpteurs et peintres, des scénographes, des illustrateurs de bandes dessinées, des élèves de lycées, des associations…

Un mélange hétéroclite qui a fait naître des collaborations éphémères comme celle des apiculteurs et des Pépinières du Val d’Erdre. À l’extérieur, les organisateurs ont voulu donner la parole aux artistes et jardiniers de demain.

Un premier concours a mis en compétition étudiants et professionnels autour de la réalisation de quinze jardins. Un second concours présentera les créations imaginaires ou réelles de vingt classes maternelles et primaires.

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Photo Anne-Emmanuelle Thion

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