Le potager, un art de vivre en famille

Dans la baie de somme, entourant une maison écologique, un incroyable potager permet de nourrir en quasi-autonomie une famille qui rêvait de naturel et d’espace. Ensemble, ils ont créé un mode de vie à leur image.

L’arrivée d’un premier enfant s’accompagne souvent de remises en cause. On rêve d’espace, de jardin, d’une vie plus saine. Pour Virginie et Rodolphe Grosléziat, tous deux enseignants, le changement s’est accompagné d’un éveil écologique et d’une profonde lassitude pour les allers-retours « chronophages et énergivores » entre le lycée et leur domicile. De la réflexion à l’action, ils n’ont eu aucune hésitation à franchir le pas.

Organisé et muni d’un cahier des charges précis, à savoir : « Parcourir moins de cinq kilomètres du domicile au travail, construire une maison bioclimatique, faire un petit potager », le couple a jeté son dévolu sur une belle parcelle de 3 200 mètres carrés au coeur de la Baie de Somme. En septembre 2002, la famille s’était agrandie et la maison en bois, aux larges baies vitrées toutes orientées au sud, accueillait enfin ses occupants. Chauffée grâce à des panneaux solaires également producteurs d’eau chaude, elle remplissait une première partie des exigences. Restait à élaborer le jardin potager. La tâche fut confiée à Rodolphe… mais il n’y connaissait rien !

Un potager mûrement réfléchi

Démuni, l’enseignant en français et histoire-géographie s’est donc tourné vers les livres. Un en particulier, offert par Virginie au moment de leur installation et intitulé avec humour Le Jardin du paresseux, de Patricia Beucher. En béotien, mais enthousiaste et plein d’énergie, Rodolphe a pris le contre-pied des traditions. Le potager ne serait donc pas rejeté au fond du jardin mais installé tout près de la maison. Et surtout, il serait composé de longues bandes perpendiculaires aux lignes figurées par les baies vitrées de la maison. Plus tard viendront même s’ajouter des parcelles triangulaires.

Entre chaque bande, des allées permettent aux enfants de parcourir le jardin et d’imaginer ces chemins comme autant de passages vers les aventures qui les attendent dans la cabane accrochée au tilleul. Satisfait de ses premières récoltes mais conscient des améliorations à apporter, Rodolphe a continué de s’informer. Les livres, les forums sur Internet et les amis ont contribué à enrichir ses connaissances. Devenu un blogueur émérite, il a le sens du partage.
Sans pour autant vivre en autarcie, la famille Grosléziat est presque autonome. Le potager occupe désormais 600 mètres carrés répartis en un patchwork de parcelles et de plates-bandes. Virginie, Rodolphe et leurs trois enfants y ont développé l’art de vivre au potager.

Reportage et photos réalisés par Franck Boucourt

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