Le Jardin Plume, qu'est ce que c'est ?

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Le Jardin Plume, qu’est ce que c’est ?
Le Jardin plume… C’est le nom de ce lieu hors norme, maintenant dans la plénitude de ses quinze ans et si différent à chaque visite.
S’il évoque la légèreté et la poésie d’une plume d’oiseau, il faut aller chercher son origine dans les plumeaux des graminées. Piliers du jardin, ils jouent avec le vent et les lumières changeantes de Normandie avec tant de grâce.
Sur la photo : Sur la voûte en fer à béton grimpent des plantes annuelles. Au pied, les buis sont taillés pour former un moutonnement volontairement irrégulier.
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Le Jardin Plume, qu’est ce que c’est ?
Ce jardin est une oeuvre à quatre mains, Sylvie et Patrice Quibel échangeant sans cesse sur les améliorations à apporter à ce terrain, à l’origine un ancien verger dont ils ont fait l’acquisition en 1996.
Sébastien intervient en jardinier complice, essentiellement pour l’entretien et la taille des haies, formées en vagues irrégulières en écho aux ondulations des graminées et aux colombages de la grange. Oui, ici, tout est pensé, chaque intervention a un sens.
Sur la photo : Le jardin des pieds‑mères : Polygonum amplexicaule ʻFire Danceʼ surplombé par Miscanthus ʻSaturniaʼ, une sélection née dans le jardin, présentant de hautes panicules rose argenté.
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Le Jardin Plume, qu’est ce que c’est ?
Les plantes vivaces sont également choisies pour leurs inflorescences vaporeuses (Cimicifuga racemosa, Epilobium, Artemisia lactiflora…), pour décliner l’impression de plume et de légèreté.
Au fil de la saison, Patrick et Sylvie prennent des photos et des notes, s’enregistrent au dictaphone pour ne pas oublier les petites modifications à apporter à chaque massif.
Sur la photo : Aster cordifolius ʻLittle Carlowʼ est l'un des meilleurs pour sa densité de fleurs simples bleues, mi‑septembre. Il est associé ici à l'herbe aux diamants, Achnatherum brachytrichum.
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Le Jardin Plume, qu’est ce que c’est ?
C’est en mars que les plus gros travaux ont lieu, essentiellement pour maintenir l’équilibre entre toutes les plantes, contenir les plus traçantes et en introduire de nouvelles.
Et c’est fin septembre que commence le grand ménage, avec le fauchage des hautes herbes . Et bien sûr, les soins réguliers, opérés par petites touches, qui donnent ce résultat : des massifs soignés mais qui gardent une allure naturelle, sans paraître figés.
Sur la photo : La haie de buis ondule entre les graminées, notamment Eragrostis curvula aux fines tiges argentées.
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Il faut dire que la terre argileuse, un peu humide et le climat normand sont des alliés de poids. Il n’y a aucun apport supplémentaire et pas d’arrosage, ou si peu, «au pied et à la demande», pour certaines plantes en cas de sécheresse prolongée.
Sur la photo : L'un des nombreux asters roses A. novae‑angliae mêlé aux épis plumeux de Miscanthus.
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Le Jardin Plume, qu’est ce que c’est ?
La visite nous mène du jardin des graminées à celui du printemps, de l’été, puis celui de l’automne jusqu’à l’ancien verger : y trônent quelques vieux pommiers au sein d’un damier de carrés d’herbes folles, qui font écho à un étonnant miroir d’eau.
Sur la photo : L'allée entoure le jardin et longe la prairie. Elle est bordée de Panicum virgatum ʻSqawʼ, dont le fin feuillage prend des tons fauves à l'automne. En face, Persicaria orientalis, une annuelle vigoureuse qui se ressème facilement.
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Là, n’hésitez pas, installez-vous sur l’un des nombreux sièges et lâchez prise. Ne retenez que vos émotions. D’ailleurs, toutes les graminées que vous avez croisées portent des noms si étranges qu’il est vain de tous les mémoriser.
Elles ont souvent été plantées face au soleil couchant tant elles sont belles à contrejour.
Sur la photo : Dans la brume du matin, en fin de saison. Les hautes herbes des carrés ne seront fauchées pas avant début octobre.
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Retenez Calamagrostis ‘Karl Foester’, une jolie blonde si élancée, Festuca mairei aux fines feuilles hérissées bleutées et Miscanthus sinensis ‘Saturnia’ , une sélection de la pépinière du jardin, à la généreuse floraison rose argenté bien dégagée au-dessus de l’imposante touffe de feuilles.
Sur la photo : Le jardin des pieds‑mères démontre la belle santé des plantes vivaces, dans un tableau bucolique bien normand, entre vieux pommiers et vaches au pré.
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Reprenez le chemin qui mène au potager, et ne ratez surtout pas le bassin caché derrière une imposante haie de Miscanthus… En finissant la visite, on a bien sûr envie de revenir à une autre période, tant on sent le jardin composé pour vibrer au rythme des saisons.
On réalise qu’il reste encore de belles surfaces vierges, dédiées aux prairies. Ce n’est pas pour déplaire à Sylvie et Patrick Quibel, sans cesse en réflexion sur l’évolution du lieu.
Sur la photo : Le petit bassin est caché par une haie de Miscanthus et bordé de planches de chêne. L'eau non traitée héberge des plantes oxygénantes.
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Ils envisagent l’aménagement des deux autres bassins , vers le sud, au fond du terrain. L’idée serait d’amplifier ces jeux de miroir entre le ciel normand et les reflets de la végétation. Sans doute aussi pour emmener le visiteur encore plus loin dans la poésie végétale.
Sur la photo : Le bassin miroir posé à fleur de gaz on est le point d'orgue de cet espace, parsemé de carrés d'herbes sauvages, qui deviennent rectangulaires quand on se dirige vers le fond du jardin, pour allonger visuellement la perspective.
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Un avertissement : en sortant du jardin, vous aurez irrésistiblement envie de visiter la pépinière de plantes élevées sur place. Coups de coeur assurés ! Et il faudra alors trouver rapidement un endroit dans votre propre jardin pour composer votre massif de plumes. Mais vous aurez été prévenus !
Sur la photo : Dans le bien nommé Jardin plume, les graminées sont à l'honneur. Recourbé au premier plan, Stipa calamagrostis. En touffes blondes dressées, Calamagrostis ʻKarl Foesterʼ. Entre elles, se glissent les eupatoires et les Aster umbellatus en fin de floraison. Au premier plan, le feuillage très graphique de la vivace Veronicastrum.
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Ambiance «retour de brocante» avec ces arrosoirs anciens.
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Le Jardin Plume, qu’est ce que c’est ?
Le long de la maison, une zone plus sèche avec la graminée Stipa tenuifolia et la vivace Euphorbia ceratocarpa.

La légèreté est de mise dans ce jardin qui fait la part belle aux graminées et autres vivaces vaporeuses. Un bel exercice de jardinage où les plantes installées en masse sont contenues avec élégance dans des massifs exubérants.

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