Vue du jardin de Monique Jourdan

Entre Sarlat et Vitrac où coule la Dordogne, Monique a réalisé le jardin qu’elle a désiré et mûri durant son parcours de pépiniériste, de la Bretagne à la côte Varoise.

C’est un de ces vallons périgourdins où le chêne rencontre le châtaignier avec le charme, des repères à champignons entrecoupés de cultures de maïs, de noyers, de tabacs en petits champs à échelle humaine. Le Périgord se vante d’être le pays de l’homme, ce qui pour Monique Jourdan représente beaucoup plus qu’un slogan ! « Enfant, je me suis construite ici au contact des bois, rivières et sources. Il n’existe pas de nature où je me sente aussi en paix. Ce n’est pas par hasard que l’homme de Cro-Magnon y habitait ! »

La réalité ajoute parfois quelques bémols à cet idéal, et il n’est pas certain que le projet de Monique de vivre de plantes et de jardins soit un gage de sérénité. Mais elle l’a fait, avec la complicité de Pierre ; tous deux étaient pépiniéristes, elle en Bretagne, lui sur la Côte Varoise, quand ils ont décidé de poursuivre leur chemin ensemble avec des collections de plantes uniques, de sauges et d’ ancolies notamment. Pour le jardin, il a fallu attendre 2002, date de l’acquisition de la ferme dont les murs les plus anciens ont quatre cents ans. Elle est entourée d’un hectare et demi de terre, sur une pente ensoleillée, à l’environnement protégé, alimenté par des sources, le bien le plus précieux dans cette région méridionale.

« J’ai immédiatement su le jardin que je ferai. J’en rêvais depuis presque vingt ans ! Je l’ai dessiné en suivant les quatre niveaux existants. Pierre a remonté les murs, canalisé l’eau des sources, à laquelle s’ajoute celle d’un forage. Dès l’automne 2002, j’ai commencé les plantations dans le chantier. Cette première tranche de végétaux a subi la sécheresse de l’été 2003 sans beaucoup de casse. » Ainsi est né Le Clos des sources et sa jolie promenade qui monte en lacets dans les bois habités par les ruches et la bassecour, et sur les différentes terrasses jardinées.

En bas du vallon, les nouvelles plantations d’arbres, principalement des érables et des chênes dont certains rares, sont traversées par l’allée des feuillages : Hosta, Darmera, Rodgersia, Thalictrum, Alchemilla, Hakonechloa ‘Aureola’, Persicaria, Viburnum. Cette double platebande illuminée de panachures d’or et d’argent, plutôt inattendue dans un pays de sécheresse, baigne dans une couche argileuse, une terre à poterie très humide en hiver, qui garde l’eau et la fraîcheur.

Le contraste est grand avec la rocaille méditerranéenne située deux étages plus haut où cistes, hélichrysum, lavandes et autres ont été installés à la barre à mine dans les affleurements rocheux. Entre les deux, la terre arable des terrasses autrefois cultivées alimente la roseraie, arrangement libre de vivaces et de roses anciennes, et le jardin de graminées de facture plus contemporaine. « J’ai la chance de disposer de tous les types de terrains. En Périgord Noir, on passe sans transition de la truffe à la châtaigne. » Traduisez du sol calcaire du chêne truffier aux couches acides des bois de châtaigniers.

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Mon jardin & ma maison