La pergola888

Fille et petite-fille de pépiniériste, Francia Thauvin est retournée aux champs par amour des roses. Visite de sa roseraie privée au coeur de la zone horticole orléanaise.

Francia n’avait pas dix ans quand elle a appris à greffer ! Dans sa famille, les grandes vacances se passaient aux champs, à la multiplication des plantes, et ça continue ! Après une parenthèse plus citadine dans une société d’électronique, c’est en 1989 qu’elle reprend une parcelle familiale, des contrats de multiplication pour les rosiers d’André Ève et le fond végétal des pépinières Jourdan et Ève qui comportait des essences rares et une collection de 150 variétés de rosiers qu’elle a presque quadruplée en vingt ans. « J’aime les roses plus que tout : je ne me lasse pas de les regarder et les travailler ne me coûte pas. J’ai cru un temps que je n’exercerai jamais ce métier, et j’y suis si bien à présent, toujours dehors et mon propre maître. »

Pour qu’elle ait son jardin personnel, elle a entraîné sa famille à côté de la pépinière, sur une parcelle acquise pour construire une maison. Ce terrain-là, sur 2 500 m2, est son domaine privé dont elle n’accorde l’entrée qu’à quelques fidèles. Les roses y sont reines, en particulier sur l’immense pergola, mais n’excluent pas d’autres attractions : le bassin, un petit coin de fraîcheur au fond du jardin, ou le potager à l’abri d’une serre à l’ancienne, réalisée par la société Serres et Ferronneries d’antan. « J’ai démarré le potager suite à une conférence de Jean-Paul Collaert, qui exposait son idée du potager en carré. Depuis, je l’ai modifié à ma façon, mais je garde le principe de faire tourner les cultures sur de petites parcelles encadrées de caillebotis. »

Francia déplore de ne pouvoir en profiter davantage, mais il y a tant à faire ! Les clients demandent beaucoup de disponibilité, qu’elle ne refuse jamais. La production n’attend pas : l’été au greffage, l’hiver à l’arrachage. Pendant ces semaines cruciales, pas question de lever le nez : « Il ne faut pas se laisser déborder surtout en hiver où les journées sont courtes. » Notre rosiériste arrive quand même se libérer pour rencontrer des connaisseurs, visiter des jardins, revenir à la Roseraie du Val-de-Marne à l’Haÿ-les-roses ou à celle de Sangerhausen en Allemagne y retrouver des variétés oubliées, pour faire revivre la création d’obtenteurs comme Barbier, Vigneron, Altin Robichon, Eugène Turbat… au travers de l’association des Amis des roses orléanaises qu’elle préside.

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