Dans le sud, la pépinière et les figues de Pierre Baud

A Vaison-La-Romaine, dans le sud de la France, Pierre Baud a repris la pépinière familiale pour se consacrer à la production de divers fruits méditerranéens, avec en vedette la figue.

En 1991, lorsque Pierre Baud revient sur sa terre natale pour reprendre l’entreprise familiale, il a au moins trois bonnes raisons de se consacrer à la figue. Tout d’abord l’environnement typiquement méditerranéen, passablement rafraîchi par le mistral au pied du mont Ventoux, avec des chutes à -10 °C, qui permettent de sélectionner des variétés rustiques, donc plus faciles à exporter. La deuxième tient aux terres de sable et de limon, calcaires et humides, qui ne sont pas pour déplaire au figuier qui apprécie de trouver de l’eau en sous-sol.

La dernière réside dans le parcours antérieur de Pierre, enseignant après l’obtention d’un DEA dont le mémoire portait sur la culture in vitro du figuier en vue de l’amélioration des variétés. Ce fut la première rencontre avec le Conservatoire botanique de Porquerolles, qui reste un interlocuteur privilégié au travers de ses collections exceptionnelles de fruitiers méditerranéens. Hormis des productions de grenadiers et de jujubiers, la pépinière est aujourd’hui dédiée aux figuiers avec à l’année 150 000 boutures, élevées sur un, deux, trois ans et plus, à destination de tous les marchés – paysagistes, pépiniéristes, jardineries de France, Belgique et Allemagne.

Le jardin de Pierre Baud prend des formes multiples. Autour de l’habitation et de ses bureaux, des terrasses accueillent la vigne, l’olivier, le kaki, le grenadier, le jujubier, l’akébia aux fruits étranges à défaut d’être consommables. Puis l’espace d’agrément cède la place aux alignements calibrés des tunnels et du verger de production. Par-delà un chemin creux s’étale le verger des pieds-mères, avec deux hectares consacrés à l’essai et la conservation des variétés. Il fait la force et l’originalité de la pépinière. Depuis quelques années, une partie de la production des fruits est livrée à de grands restaurateurs via le marché de Rungis où, deux ou trois fois par semaine, sont expédiées des récoltes ,aux couleurs et saveurs introuvables.

De solides sujets âgés de vingt ans et de jeunes tiges encore frêles, présenten ensemble leurs fruits blonds, violets, tachetés, luisants de sucre, amassés ici sur les tiges, ailleurs dispersés dans un feuillage épais. Ils sont originaires de Nice, de Perpignan, d’Égypte, de Syrie, de Californie et même de Suède ! Plusieurs centaines d’appelées, de deux cents à trois cents variétés en observation, multipliées et implantées le plus possible dans d’autres lieux et dans les collections pour éviter les pertes et enrichir les données… Mais seulement quelques dizaines d’élues pour le grand public, ce qui représente déjà une belle diversification. Et parmi elles, deux variétés bien rustiques, unifères en août-septembre, aux figues rondes, violettes et sucrées : ‘Ronde de Bordeaux’ et ‘Pastilière’, les deux favorites de la maison pour les très nombreux jardins qui accueillent un figuier loin de la Méditerranée.

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