Sélection récente d’Albizia julibrissin

Plus souvent vantés pour le port, les fleurs et les fruits ou l’écorce, les arbres doivent pourtant beaucoup à leurs feuilles. leur découpe, leur texture et leurs dimensions donnent le ton, l’allure et l’ombrage. Voici une sélection de sujets remarquables.

Pour réfléchir aux futures plantations, des arbres en particulier, l’hiver demeure la période idéale. Effectués ce mois-ci, les trous et les apports d’amendements seront bénéfiques dès la première repousse de printemps. Quant aux arbres, ils auront moins souffert des manipulations puisqu’ils sont en période de repos hivernal. Sauf en cas de gel prolongé, la mise en place des espèces caduques est plus que jamais d’actualité. Pour les feuillages persistants, il faudra attendre un réchauffement plus durable, d’ici six à dix semaines. Il reste à faire le bon choix, à l’aveugle sans voir les feuilles, ce qui n’est pas forcément un mal. En effet, un arbre juvénile dans son habit d’automne ou de printemps donne-il vraiment une vision objective de l’adulte qui va s’imposer ? Mieux vaut faire confiance aux lectures qui apportent les réponses aux vraies questions: quel volume occupera la couronne d’un arbre dans dix ou vingt ans ? Quelle ombre portera-t-elle au sol ? Son ombrage sera-t-il opaque, translucide, inopérant ? La silhouette va-t-elle se fondre dans le paysage ou trancher avec une couleur ou une taille extravagante ? Recherchez-vous la discrétion, le naturel, l’exotisme ? La réponse est souvent dans l’apparence de la feuille : grande, simple, découpée, dense, légère, verte ou dorée…

Grandes largeurs

Sur un arbre, la feuille de grande taille provoque des effets divers. Qui n’a pas goûté aux bienfaits rafraîchissants des platanes et des mûriers à grandes feuilles, ou regretté l’ombre des marronniers ? Les catalpas et les paulownias, qui n’ont pas la frondaison modeste, ont des effets plus tempérés. Bien que d’allure très voisine, ces deux-là ne sont pas frères : le premier qui fleurit en été, se plaît dans les régions humides du Nord où ses sélections à feuillage doré sont très prisées pour rehausser les atmosphères verdoyantes. Le second donne des grappes violettes au printemps sur le bois et préfère les zones plus méridionales. Sur des arbres plus modestes (moins de 4 m), l’exubérance du feuillage prend un caractère exotique évoquant de près ou du loin les palmes et les frondes tropicales. D’autres essences se font remarquer par des découpes insolites, comme les figuiers, et les tulipiers (Liriodendron) dont le contour de la feuille défie le cours des nervures.

Parures légères

La feuille composée, découpée en plusieurs folioles, est une forme répandue sur les arbres qui nous entourent. Frênes, ailantes, savonniers (Koelreuteria paniculata), noyers à fruits (Juglans) et d’Amérique (Carya), marronniers en sont des exemples. Ces feuillages peuvent former des couronnes imposantes qui s’allègent un peu à la faveur de folioles plus fines et espacées, chez le savonnier par exemple. Il en va autrement des légumineuses (Fabacées) où la feuille composée revêt un aspect fin et léger caractéristique des mimosas, albizia, gleditsia, sophora, caragana… Leur couronne laisse passer la lumière, qualité appréciable sur de petites surfaces, surtout si l’arbre est de dimension modeste. De plus, cette famille n’est pas exigeante quant au sol, d’où la popularité des plus rustiques : robiniers, gleditsia et sophora. On retrouve la même finesse de feuillage sur des arbres de climats doux comme le jujubier ou Melia azedarach.

Photos réalisés par Béatrice Pichon (sauf mention contraire).

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