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En France, les écosystèmes forestiers ne sont pas menacés par les changements de climat. Il faut juste s’habituer à les voir évoluer. Texte Sylvie Ligny – Photos Georges Lévêque (juillet 2011).

La forêt est le seul milieu naturel français à progresser en surface. Voilà une bonne nouvelle, en cette année internationale des forêts ! Mais à y regarder de plus près, on ne peut pas dire que les arbres qui la composent se portent bien.

Les plantations de pins dans les Landes ont été dévastées par deux ouragans en dix ans. Le châtaignier dépérit. Le chêne souffre de la sécheresse. La chenille processionnaire du pin étend son territoire… Stop ! Les événements climatiques dramatiques ont surtout causé des dégâts dans ce que nous pouvons appeler des « forêts artificielles », que l’on avait pris l’habitude d’installer sans tenir compte de la réalité du terrain.

Quant aux peuplements forestiers plus naturels, le réchauffement climatique en a d’ores et déjà modifié l’équilibre, en raison surtout de la sécheresse qui sévit sur notre territoire depuis plusieurs années. Ainsi, le hêtre recule vers le Nord.

Le comportement des chênes varie selon les espèces. Les chênes sessile et pédonculé, les plus répandus dans les forêts des zones septentrionales, résistent mal à la hausse de la température. « Le chêne pédonculé est attaqué par l’oïdium dès le printemps maintenant », constate Nicolas Perrette, responsable des collections à Arbofolia dans le Loiret. À l’inverse, le chêne pubescent résiste bien.

Pour Jean-Pierre Siblet, directeur du service patrimoine naturel au Muséum d’histoire naturelle, « il n’est pas évident que la chênaie de Quercus pubescens soit moins intéressante que les chênaies actuelles ». En matière de biodiversité, il se montre même plutôt optimiste : « Pour l’instant, les événements climatiques ont eu un effet positif sur la biodiversité. » Les arbres tombés lors des tempêtes ont compliqué l’accès aux forêts , favorisant le développement des grands animaux.

Dans les Landes, les deux catastrophes ont réveillé les consciences. Ce peuplement de pins sylvestres le plus important d’Europe est aussi l’un des plus pauvres. Le sol s’est acidifié et il faudra plus de dix ans sans pins pour effacer cela.

Quant aux maladies et insectes , un arbre fragilisé est plus vulnérable aux attaques de parasites. Si les conséquences sont dramatiques dans des plantations peu diversifiées, dans un milieu rendu moins artificiel, une chaîne alimentaire s’établit. Les prédateurs reviennent et le milieu se rééquilibre. Laissons faire la nature.

À propos de l’auteur
Sylvie Bendavid, assistée de Franck Talbourdet
Sylvie Bendavid, assistée de Franck Talbourdet
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