Verglas et neige dans le jardin : pas de panique !

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Verglas et neige dans le jardin : pas de panique !
Cela faisait longtemps que nous n’avions pas connu un hiver aussi tourmenté. Au point de faire douter quelques-uns de la réalité du réchauffement climatique !
© Pépinières Fleur du Sud
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Les pendules remises à l’heure
Et pourtant, les pépiniéristes, les arboristes et les responsables d’espaces verts interrogés sur les conséquences de ces conditions climatiques sont confiants sur la capacité des plantes à récupérer, excepté dans l’Ouest. La sagesse du jardinier force à reconnaître en effet que cet hiver remet les pendules à l’heure.

© F.Boucourt
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Jacques Maupetit
Persuadé de ne plus jamais connaître de températures polaires, le jardinier s’est laissé séduire par l’exotisme, conforté par une acclimatation somme toute facile à la faveur d’hivers doux. Souvenez-vous, l’an dernier, une vague de froid sans neige avait déjà ruiné quelques plantations. Cette année, « L’hiver est long, c’est normal », remarque Jacques Maupetit, horticulteur à Nevers qui note la grande résistance des plantes.
Jacques Maupetit, horticulteur des Jardins de Saint-Fiacre, Nièvre. "Ne vous précipitez pas pour juger de l’état des plantes. Bien implantées, elles résistent."
© S.Ligny
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Pascal Mallard
Dans l’Ouest, les fronts se plissent davantage. « Depuis une quinzaine d’années, on n’avait pas connu des conditions semblables et nous avons quelque peu négligé la protection des plantes, s’alarme Pascal Mallard, responsable des espaces verts à La Haye-Fouassière, près de Nantes. Échiums et phormiums ont beaucoup souffert en raison de l’excès d’eau en fin d’année dernière. »
Pascal Mallard, responsable d’espaces verts près de Nantes. "Un hiver cruel : Le froid et surtout l’eau ont eu raison de plantes pas assez protégées."
© S. Ligny
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Monique Chevry
« La neige a joué son rôle de manteau protecteur sur le sol, explique Monique Chevry.
Monique Chevry des Jardins d’Adoué, Meurthe-et-Moselle. " Ce qui aurait été terrible, c’est de la pluie en novembre-décembre et -20 °C sans neige."
© B.Pichon
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Jean-Lin Lebrun
Pour Jean-Lin Lebrun pépiniériste dans le nord de la France, « Nous n’avons aucune crainte à avoir tant que la sève n’a pas recommencé à circuler. »
Jean-Lin Lebrun, pépiniériste de Mela Rosa, Pas-de-Calais. "Apportez un amendement organique 20 à 30 cm autour des rosiers et griffez légèrement."
© B.Pichon
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Gilles Augias
La pluie a également marqué la fin de l’automne dans le Sud-Est, mais pour le meilleur selon Gilles Augias, responsable Espaces verts à Bormes-les-Mimosas. « Nous avons reçu 1 100 millimètres d’eau l’an dernier. Or, depuis cinq ans, nous avions une pluviométrie de région semi-désertique et nous avons perdu de nombreux chênes liège et mimosas à cause de cela. »
Gilles Augias, responsable d’espaces verts dans le Var. "Même s’il a fait plus froid que d’habitude cet hiver, les plantes tropicales n’ont pas souffert.
© G.Lévêque
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Que faire ce printemps ?
Attendre est le mot d’ordre… et prier pour qu’il n’y ait pas de vilaines gelées tardives ! Observez l’état des plantes et grattez l’écorce des rameaux. Le moindre signe de vie – une pointe de vert sous l’écorce, une pousse au milieu du feuillage brun doit retenir le geste de taille ou d’arrachage.
© F. Boucourt
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Alain Tan
« Il faudra sans doute attendre juin avant de décider d’arracher une plante qui aura souffert de l’hiver, prévient Alain Tan des pépinières Fleurs du Sud, installées à Montauban (82). Des températures froides, raisonnables (-8 à -9 °C) et la neige font même dire à Alain que l’hiver a été « gentil » dans le Sud-Ouest.
Les plantes d’origine tropicale, spécialité d’Alain Tan, ont selon lui mémorisé ces épisodes de froid et vont différer leur reprise. Ailleurs, c’est à compter de mi-avril que le dessèchement de branches commencera à révéler les dégâts dus au froid.
Alain Tan, pépiniériste de Fleurs du Sud, dans le Tarn-et-Garonne. "La végétation mettra juste un peu plus de temps à repartir. N’arrachez pas trop tôt les plantes."
© Pépinières Fleur du Sud
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Jean-Lin Lebrun
Sur rosier, il convient alors d’éliminer les branches atteintes, noircies, en coupant juste en dessous de la limite zone verte et partie morte. « Ce travail peut se poursuivre jusqu’en mai, » précise Jean-Lin Lebrun. « Divisez les vivaces pour régénérer les touffes », confie Monique Chevry.
Elle ajoute : « Si la plante est mal en point, sortez-la de terre et installez-la pendant deux mois dans un sol léger et bien drainé. » Mais faudra-t-il doper les plantes ? À vrai dire, non. Sur rosier, attendez le mois de juin pour envisager l’apport d’un engrais azoté, sinon vous risquez une trop forte croissance de rameaux.
© G.Lévêque
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Verglas et neige dans le jardin : pas de panique !
En revanche, l’apport d’un compost ou de tout autre amendement organique, suivi d’un léger griffagedu sol est souligné par tous. Ensuite dès le mois de mai, paillez, paillez et paillez. Mulch, broyats de bois, BRF (bois raméal fragmenté), sont les couverts les plus souvent cités par nos interlocuteurs. Si c’est la première fois que vous paillez le sol, précédez l’application d’un engrais organique pour enrichir le sol en azote, surtout si vous optez pour les pailles (lin ou chanvre) et le BRF.
© G.Lévêque
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Les enseignements à tirer
La bonne plante à la bonne place. Ce slogan martelé depuis des saisons pour cause de manque d’eau est de nouveau à l’ordre du jour, à cause du froid cette fois. « Pourquoi aller chercher des exotiques alors que nous disposons d’un choix végétal adapté à notre terroir, rappelle Monique Chevry qui milite pour endurcir les plantes et moins les arroser.
Même son de cloche pour les arbres. « L’hiver rigoureux n’a pas d’effet sur les arbres mais on utilise souvent des essences non adaptées à la région », souligne Olivier Rouvreau, arboriste dans le Sud de la France. L’été indien ne doit pas bercer le jardinier.
Olivier Rouvreau, arboriste dans les Pyrénées-Atlantiques. "Ce vrai hiver aura peut être permis d’éliminer les parasites qui hivernent sous l’écorce des arbres."
© G. Lévêque
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Verglas et neige dans le jardin : pas de panique !
« J’ai déjà marqué en rouge dans mon agenda la date à laquelle il faudra commencer à protéger les plantes cet automne », note Pascal Mallard, qui se promet d’être plus méfiant sur les choix végétaux dans les massifs.
La taille courte en hiver est à proscrire sur les rosiers et les arbres. Olivier Rouvreau conseille de ne jamais trop intervenir. En plus d’être des points d’entrée aux agents pathogènes, ces coupes privent l’arbre de sa capacité à produire des feuilles et le fragilisent.
© F.Boucourt
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nettoyer jardin
Avant l’hiver, résistez à la tentation de nettoyer le jardin. « Sur des phlomis par exemple, argumente Alain Tan, les branches protègent la souche. Au printemps, coupées en morceaux et laissées sur place, elles formeront de l’humus. »
© S.Ligny
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Y’a plus de saison !
Amateurs de records, à vos agendas. Les plus importants épisodes neigeux, les gelées les plus précoces et les plus tardives mais aussi les inondations et les sécheresses historiques sont répertoriés et commentés. Cette chronique des grandes variations climatiques que l’on doit à Guillaume Séchet, nous fait réfléchir sur les saisons. Y'a plus de saison ! 224 pages, éditions Aubanel, 32 euros.

Neige et verglas ont bien occupé notre quotidien cet hiver. Finalement la peur aura été plus forte que le mal à en croire notre panel d’experts, sauf dans l’ouest.

Verglas et neige dans le jardin : pas de panique !

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