La plate-bande faite de petites touches, la fameuse mixed-border britannique, est moins en vogue. Les nouveaux aménagements font maintenant place à plus de spontanéité… et moins de travail aussi !

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Aujourd’hui, deux tendances s’opposent au jardin. L’une veut plus de lignes droites, plus d’épure et de verticalité. On pourrait dire que le jardin design est le successeur du jardin à la française. L’autre tendance, tout en exubérance, a toujours aimé les plantes qui s’imbriquent et se marient. Majoritaire chez les paysagistes et les jardiniers, cette récente façon d’organiser les plantes a été inventée il y a plus de 100 ans : la mode, ce n’est pas toujours du nouveau ! Mais aujourd’hui, le massif où les plantes sont agencées presque au centimètre près se transforme.

L’école nordique

Cela fait vingt ans au moins que la prochaine orientation en matière de jardin se mûrit. Elle est née sous l’influence de paysagistes néerlandais, allemands et britanniques qui voient dans la nature une excellente source d’inspiration. Leur idée est simple : plutôt que d’essayer d’agencer une grande disparité de plantes en un petit espace, pourquoi ne pas essayer de recréer l’équivalent d’une prairie naturelle, les fleurs en plus, bien entendu ? Cela signifie que, dans ce type de jardin, on utilise une moins grande diversité de plantes. Là où une mixed-border classique peut faire appel à quarante ou cinquante variétés, souvent en un seul exemplaire, la nouvelle tendance va en employer une douzaine au maximum, chacune n’étant jamais plantée en un seul exemplaire.

Une palette renouvelée

Cette école de paysagisme fait la part belle aux plantes dont la végétation s’élance en hauteur. Ainsi les graminées, peu utilisées dans les jardins d’ornement jusqu’à cette époque, fournissent l’ossature des massifs, pour leur aspect vaporeux mais aussi leurs couleurs changeantes selon la saison. Elles apportent quelque chose de vraiment nouveau. L’hiver n’est plus la saison de la destruction de la végétation, mais celle du repos. Quel changement de philosophie : le jardin se dote enfin d’une quatrième saison ! Du printemps à l’automne, elles sont accompagnées par des vivaces qui poussent sans souci et se passent de toute taille, tuteurage ou traitement. Les verveines, les sauges, les astilbes et tout ce qui fleurit très au-dessus du feuillage peut servir. Les variétés sont plantées en masses groupées, ou par vagues. Le rendu est très apaisant mais il y a tout de même un revers de la médaille. Ce genre de création ne rend bien que dans les grands espaces. La mixed-border a donc encore de beaux jours devant elle !

Prêt à essayer ?

Prévoyez un espace d’au moins 10 m de large sur 5 m de profondeur. Pour vous simplifier la tâche, plantez vos végétaux en virgules accolées, sur les deux tiers de la largeur. Le plus délicat ? Trouver assez de plants d’une même variété, car il en faut toujours environ une dizaine de chaque. Je triche en divisant de grosses touffes mises à contribution pour l’occasion.

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