Parcelle d’inspiration

Comment changer l’allure d’une pente travaillée en rocaille en un jardin épuré, moderne et coloré toute l’année. Cet espace accueillera chaque visiteur avec panache et sérénité.

Le chemin qui mène le visiteur depuis la rue jusqu’à la porte de la maison n’est pas le jardin le plus facile à aménager. Celui-ci est l’exemple des difficultés rencontrées : le soleil est absent en hiver et brûlant l’après-midi en été, le dénivelé entre la route et la maison est conséquent obligeant la construction d’escaliers et des plantations sur pente.

Un triple défi a été demandé à Sylvain Morin et Aurélien Zoia, paysagistes : Faire fi des contraintes et transformer cette volée de marches en un accueillant jardin tout en conservant une partie de la végétation, le tout sans importants travaux de gros oeuvre ! Au lieu de faire disparaître la pente sous une végétation débordante, l’idée est de jouer avec la topographie du lieu et de marquer davantage les seuils. Quelques barres de schistes – ce jardin se situe dans le vignoble nantais – avaient déjà été installées sur la gauche. D’autres sont ajoutées de part et d’autres des marches.

Enrochement en schiste

Les barres de schiste servent tantôt à retenir la terre et créer des minijardins en terrasse tantôt à répéter le motif. Dans le premier cas, elles sont solidement ancrées dans la terre, parfois superposées pour former des murets. Dans le second cas, elles sont simplement posées sur le sol comme un dallage à plat. Ainsi structuré, cet espace n’est plus une simple transition mais un véritable jardin à forte personnalité minérale. La deuxième idée est de limiter les gros travaux en conservant d’une part l’empilement de pierres à gauche du garage et quelques arbustes. De la sorte, cette proposition de réaménagement de rocaille ne peut rebuter le jardinier.

Plantes classiques

Après suppression de quelques arbustes et vivaces, il est décidé d’installer de nouveaux végétaux mais avec parcimonie. L’objectif est que chacun d’entre eux soit valorisé. Il en va ainsi du Cornus kousa qui règne seul au sommet de l’escalier et du petit Rhododendron ‘Cilpinsense’ qui adoucit de ses fleurs roses la masse des feuillages à droite. Comme dans la nature, le moindre interstice dans la pierre est occupé par les fougères (Asplenium), la ruine-de-Rome et le gazon d’Espagne. Seule entorse à une distribution végétale stricte, l’escalier et quelques terrasses se laisseront progressivement envahir par la joubarbe et l’orpin. Dans les zones les plus ombragées, tiarelles et sceaux-de-Salomon côtoient les fougères et les bruyères.

Arbres sculptés

Les arbustes en place à l’arrière-plan au port arrondi donnent le ton. L’effet est démultiplié un peu partout dans la rocaille grâce aux buis taillés, aux Picea glauca ‘Echiniformis’ et aux bruyères qui pourront être taillés en boule. Callunes et Erica ont été mélangées de façon à colorer le jardin toute l’année. Le troène persistant, déjà en place à la droite de l’escalier, est conservé mais son allure est transformée. Il ressemble désormais à son voisin, un Ilex crenata, déjà formé à la taille japonaise. Une note finale orientale qui calme le décor.

Aquarelle Héliadore
Photos Georges Lévêque
Conception Atelier Altern

À propos de l’auteur
Armelle Robert et Sylvie Ligny
Armelle Robert et Sylvie Ligny
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