Clair de lune

Il suffit de quelques luminaires judicieusement placés pour que des feux d’artifice naissent au creux des massifs. Les astuces d’un éclairagiste pour que les paysages nocturnes deviennent magiques.

Pour que la végétation crée un véritable événement visuel nocturne, un petit budget peut suffire. Attention à ne pas tomber dans l’excès, car un éclairage s’apprécie aussi pour le mystère des zones d’ombre.

Trois questions à notre spécialiste, le concepteur lumière Sylvain Bigot :

Par où commencer pour créer une mise en scène avec la lumière?

Sylvain Bigot : Il ne faut pas éclairer les horizontales de son jardin même si elles sont magnifiques : une mise en scène se pense toujours en volume et dans la verticalité. Le plus simple est d’ajouter lorsqu’elles manquent à la composition, des verticales (mur, muret, arbustes, arbres, etc.). On peut ajouter également des boules lumineuses, à répartir de façon aléatoire sur une zone du jardin.

Quelles couleurs peut-on employer ?

S B : L’éclairage classique se fait en blanc. Pour créer une atmosphère onirique sans risquer le faux pas, le vert est un bon choix. Ensuite viennent le bleu, puis éventuellement le rouge. On peut aussi jouer sur les associations  : un blanc froid avec du vert, ou du bleu. Pensez à utiliser les couleurs du jardin : les surfaces réfléchissantes, les murs colorés. Exploitez les tonalités naturelles de la végétation, par exemple les bouleaux et leur tronc clair et nacré. Pour un éclairage dynamique, les projecteurs à trois couleurs de LED (rouge, vert et bleu) qui permettent des changements aléatoires ou pilotés par programmation, fonctionnent très bien. Attention, employez-les sur des surfaces qui présentent des aspérités comme les arbres : leurs silhouettes compliquées masqueront les imperfections éventuelles du matériel.

Est-il possible de créer des jeux de lumière spectaculaires… et réversibles ?

S B : Oui, avec des « trucs » empruntés aux milieux du spectacle et des photographes : les gélatines de couleur, à découper au ciseau et à positionner sur les luminaires et les verres des projecteurs, constituent une bonne astuce pour profiter d’un éclairage à la fois poétique et éphémère. Leurs feuilles se décollent sans problème dès la fin de la fête !

En photo : Au Connaught Hotel, le paysagiste Tom Stuart-Smith magnifie un espace étroit surplombé par des immeubles de quatre à cinq étages. Un ruisseau artificiel serpente dans ce paysage d’à peine 3,50 m de large, faisant miroiter les topières de buis, tandis qu’au loin, un Ilex crenata taillé en nuages dresse sa silhouette sur fond de pleine lune romantique. Touche finale : dans l’onde noire, brillent des étoiles en fibre optique. Crédit photo : T Stuart Smith

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