Vue sur la mer

Au-dessus de la rade de Villefranche, sur la Côte d’Azur, un paysagiste anglais amoureux de la Méditerranée a réalisé un jardin foisonnant, riche en couleurs et parfums, et à l’entretien plus que réduit. Et, point capital sous ce climat, qui se passe complètement d’arrosage…

Les Britanniques n’ont pas cessé, depuis la fin du XIXe siècle, de s’implanter çà et là en Méditerranée, et d’y installer bien souvent des jardins qui restent parmi les plus beaux de la région. La tradition se maintient de nos jours sous une autre forme, quelques architectes paysagistes anglo-saxons de talent s’étant implantés dans le sud de la France afin d’y réaliser des jardins pour les autres. Témoin James Basson, lauréat de prix prestigieux, qui réussit le tour de force de créer des ambiances à la fois belles et parfaitement en accord avec leur environnement.

Un patrimoine à redécouvrir

« Les jardins du Midi avec pelouses à l’anglaise, rhododendrons et delphiniums, c’est fini, analyse James Basson. Outre que ces créations consomment d’ahurissantes quantités d’eau pour un résultat moyen, elles sont totalement artificielles dans ce contexte. En outre, c’est ignorer la richesse exceptionnelle de la flore méditerranéenne, qui a plus d’un tour dans son sac et permet de créer des milieux fleuris, verdoyants toute l’année, avec un minimum de soins et quasiment pas d’eau, sauf celle du ciel en hiver. » C’est fort de ce credo que le paysagiste a créé, au-dessus de la rade de Villefranche, un jardin très escarpé, autour d’une demeure de qualité.

Outre la forte pente, il fallait réunir harmonieusement trois terrains, sur près d’un demi-hectare, et éliminer une tenace plantation de kikuyu, cette graminée qui joue les gazons en climat chaud, mais dotée de rhizomes coriaces et d’un aspect paillasson pas toujours aimable. « Nous avons commencé par travailler le terrain en enlevant la terre de surface, sur 15 cm d’épaisseur, partout où figurait le kikuyu. Puis nous avons travaillé le sol, argileux et caillouteux. Le bon côté du climat dur et de la pauvreté relative de la terre, c’est qu’il apparaît peu de mauvaises herbes ! Ensuite, nous avons rétabli les restanques nécessaires avant de planter. »

Une diversité à exploiter

En jouant sur les feuillages aussi bien que sur les floraisons des plantes adéquates, le jardin est intéressant douze mois sur douze. Côté feuillages, toutes les valeurs de gris et de vert sont représentées. Les matières, les hauteurs, et le fait de planter chaque espèce en petite quantité, en un franc mélange, assure une dynamique plaisante, jamais monotone Et, bien sûr, il y a les floraisons, très calmes en été, mais foisonnantes d’octobre à juin, où toutes les couleurs sont représentées. En utilisant des végétaux issus des quatre coins du monde, dans des climats comparables, ce sont près de 500 espèces qui sont utilisées ici. Autant dire qu’elles ne génèrent pas l’ennui. « Nous avons planté très serré, au début, pour un effet immédiat, explique James. Mais le jardin a atteint aujourd’hui sa vitesse de croisière, et il va falloir songer sérieusement à éclaircir les plantations devenues trop abondantes. C’est la rançon du succès… »

Texte Alexandre Bourgeois –  Photos Philippe Perdereau

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