Profil

À deux pas d’Anvers, la cité des diamantaires, ce n’est pas de minéral que ce solide Flamand s’est entiché, mais de délicates miniatures végétales qu’il cultive avec la plus grande minutie.

C’est une petite pépinière par la taille (un peu plus de 2 000 m², ce qui est très modeste pour une exploitation), mais riche par la palette végétale (plusieurs centaines de variétés au catalogue). Ici, le visiteur revit certains passages d’Alice au pays des merveilles. Il faut regarder partout. Heureusement, les allées sont bien marquées et les plantes, parfaitement étiquetées. Koen, en bon Flamand, travaille de façon rigoureuse et ne laisse rien au hasard. Son activité s’organise en fonction du cycle des végétaux à multiplier. Au cœur de l’hiver, il effectue les divisions des souches larges, qui entreront en croissance dès les mois de février-mars, sous abri. Cette opération est lourde, car la maison fournit en même temps certains pépiniéristes en jeunes plants. Passée cette saison, il sera alors temps pour lui d’effectuer le tri dans les dahlias conservés à l’abri du gel et de les mettre en culture. Mais aussi d’accueillir le public, nombreux, d’autant plus que la pépinière est située en plein centre-ville. Au printemps et en automne, Koen effectue aussi des semis et s’attelle à ses repiquages et à ses rempotages. Un suivi minutieux est indispensable, car dans certains cas, comme pour les nivéoles, il faut patienter de 5 à 7 ans avant d’en voir la floraison. Enfin, il faut également veiller au quotidien sur certains bijoux végétaux exigeants. Un trésor que cultive notre Flamand avec passion !

La rédaction a eu l’occasion de lui poser quelques questions…

Qu’est-ce qui vous a amené à cultiver ces plantes vivaces ?

L’hiver, la pépinière familiale me donnait troppeu de travail, car nous faisions beaucoup de fleurs pour le marché de gros. Alors, j’en ai profité pour visiter beaucoup de jardins en Angleterre. Là-bas, j’ai été impressionné par les nombreuses plantes en fleurs, même pendant les frimas. La diversité végétale y est merveilleuse, il y a tant à découvrir ! J’ai eu envie de cultiver tout ce que je ne voyais pas dans notre pépinière. Février, c’est mon mois préféré, avec toutes ces plantes qui repartent et fleurissent ! Notez que je ne suis pas seulement passionné de perce-neige, mais de bien d’autres fleurs. J’ai par exemple une collection de dahlias, de fleurs des elfes (Epimedium), ma grande spécialité, et aussi de lys-cobra (Arisaema).

Combien avez-vous de variétés en tout ?

(Il hésite). Je ne sais pas, beaucoup en tout cas ! J’essaye de me limiter, car je ne souhaite pas collectionner pour le simple plaisir d’accumuler des spécimens, comme certains galanthophiles [amateurs de perce-neige, NDLR] qui en sont obsédés. Une variété doit apporter vraiment quelque chose au jardin, c’est mon côté paysagiste qui s’exprime.

Qui sont vos clients ?

Mes aficionados sont très variés : il y a des enthousiastes qui viennent de France et du Royaume-Uni, mais aussi d’Allemagne, et de Belgique bien sûr. Mes prix sont abordables et mes plantes, solides ! Les Britanniques viennent d’ailleurs surtout pour les prix, bien meilleur marché que chez eux. En outre, les jardins sont de plus en plus petits, la mode est au fleurissement plus naturel, alors mes plantes sont appréciées…

Avez-vous une recette secrète ?

Le temps, tout simplement ! Mes plantes ne sont pas difficiles à produire en soi, mais elles poussent vraiment très lentement. Je n’effectue pas mes multiplications de façon artificielle. Moi, je pars de pieds-mèrescultivés en massifs, que je laisse grossir puis divise, parfois à la demande. Mon père, à l’époque, ne faisait que des plantes en pleine terre, pas même en pot. Mais il faut dire que les vivaces n’étaient pas très populaires.

Comment sélectionnez-vous vos variétés ?

Cela dépend. Une variété déjà présente dans le commerce peut être digne d’intérêt si elle est vraiment spéciale, sinon j’effectue des hybridations et des sélections moi-même.
J’ai aussi noué de nombreux contacts avec des collectionneurs passionnés. Parfois jusqu’au Japon. Les Japonais, en effet, sont de grands amateurs de fleurs délicates. Autrement, mon hobby, c’est d’aller voir les plantes dans la nature, comme les hellébores rares en ex-Yougoslavie. Ils sont si beaux là-bas !

Avez-vous un rêve, quels sont vos projets ?

Eh bien, nous avons beaucoup travaillé sur le mariage des dahlias avec d’autres fleurs et nous allons continuer cette année. Ma source d’inspiration, c’est le jardin de Claude Monet. Cet endroit est tellement romantique !

Texte et photos B & G Médias

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