Pour réussir un jardin lumineux dans des conditions peu favorables, Térésa s’y est prise comme une pro. Et elle l’est devenue !
Nous ne nous étions annoncés que quelques heures à l’avance : autant dire que les lieux étaient dans leur beauté de tous les jours, et non apprêtés pour la circonstance.
Térésa Tippett est une vraie jardinière. Dans le hameau serein de Parisot (Tarn-et-Garonne), le visiteur prend la mesure de la notion de « cadre de vie ». Les maisons, curieusement imbriquées, se regroupent autour d’un chêne vénérable, les jardins s’étendant vers l’arrière.
Si l’authenticité de la nature s’impose, son aridité estivale s’avère tout autant implacable. Pourtant, le jardin de Térésa apparaît frais et fleuri. Le paysagiste, ici, c’est elle ! Et les moyens déployés ont été limités au minimum.
Son secret ? De la patience et de la ruse, tout simplement. Il lui a fallu composer avec la roche qui affleure, se jouer des arbres présents depuis bien longtemps, apporter de la terre là où il n’y en avait pas assez et y renoncer par endroits, en conservant la roche à nu, quitte à l’habiller de plantes en pot.
Devant la maison, des pélargoniums à fleurs rose vif se détachent sur la construction en pierre et marquent la saison estivale, comme un trait de rouge à lèvres.
La cour offre une respiration bienvenue par temps de canicule, une sensation renforcée par la présence d‘hostas en pot, qui ne pourraient pousser ici autrement. Les massifs de petite taille découpent astucieusement l’espace, en rideaux végétaux. Quelques fleurs de saison enrichissent une palette qui est constituée de vivaces solides, à l’instar de la valériane, dont Térésa régule la progéniture.
Mais l’ossature est fournie par les arbustes, choisis pour leur couleur claire, qu’ils soient panachés ou dorés. Tous ont en commun de lancer leurs racines en profondeur. Ainsi ces végétaux permettent au jardin de se démarquer de ceux des environs, peuplés de chênes aux feuillages sombres en été.
Quelques arbustes à feuillage pourpre se contentent de souligner, par contraste, la lumière qui règne sur ce petit espace, à l‘image d‘un prunier myrobolan à feuilles pourpres, incontournable dans le Sud-Ouest.
Ce rôle est aussi dévolu à quelques vivaces à fleurs bleues, comme le géranium ‘Rozanne’ épris du sureau doré et panaché.
Bien entendu, la réussite de son jardin a valu à Térésa des demandes d’aides. De fil en aiguille, notre jardinière s’est installée en tant que paysagiste conseil, à son compte !
Elle s’approvisionne chez les pépiniéristes des environs mais elle n’y trouve pas tout le nécessaire requis pour la réalisation des chantiers chez ses clients.
Nécessité faisant loi, voici qu’elle crée un coin pépinière dans son jardin où elle élève surtout des vivaces à fleurs !
Tout cela découle d’une vision de la vie sereine, comme y invite – ou y contraint – le rythme de la vie dans l’aride Quercy . Un art de vivre, on vous dit !
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