De super idées à piquer dans ce jardin du Quercy

Ce jardin en pente, fleuri et structuré, révèle une mine de bonnes idées au gré des différents espaces qui le composent.

Le véhicule du visiteur s’arrête pour vérifier son chemin à travers les étroites murailles du charmant village de Verfeil-sur-Seye, dans le Tarn-et-Garonne. Puis les pancartes rassurent : les Jardins de Quercy sont bien cachés, mais c’est à cause du relief de la région, rocailleuse et secrète. En 1989, les lieux n’étaient d’ailleurs qu’une pâture abandonnée aux broussailles.

Un défi qui n’a pas rebuté Jean et Daniel… mais ils ne se doutaient pas de l’ampleur de la tâche. Créer un jardin s’est vite révélé compliqué. La terre est assez ingrate, d’autant plus que la roche n’est jamais loin, lorsqu’elle n’affleure pas. Nos jardiniers commencent par créer une première plate-bande, qu’ils agrémenteront d’une nouvelle chaque année, selon le principe anglais one year, one bed. C’est, en effet, en visitant assidûment la Grande-Bretagne que Jean a trouvé les solutions pour réaliser ses rêves de jardin.

Ainsi avec le temps, de nouveaux espaces sont venus enrichir le jardin sur une idée simple : l’espace principal d’un hectare est découpé en parcelles plus modestes par un jeu de haies . D’un seul jardin, Jean et Daniel en ont fait une dizaine de petits. Ce sont autant de façons de réserver des surprises au visiteur. Et chaque année, un nouveau jardin en remplace un autre, de façon à les renouveler.

Le travail de structure que nos jardiniers effectuent en hiver, s’accompagne de plantations d’espèces florales en automne et surtout au printemps avant les premières chaleurs.

Des fleurs annuelles apportent la générosité et la précision en termes de coloris, complétées par des vivaces à développement rapide.

Aujourd’hui, ces plantations réservent peu de mauvaises surprises car à force d’essais et d’observations, Jean et Daniel ont mis en place un paillage systématique des massifs à base des déchets de tonte, de résidus de taille broyés, etc. L’investissement dans un broyeur à moteur thermique de forte puissance a décuplé leur production de matières premières facilement récupérables !

Durant toute la saison, Jean et Daniel consacrent du temps à l’entretien du jardin. Chaque matin, avant la chaleur du jour que l’on craint parfois dès le début du mois d’avril, Jean s’affaire pendant au moins une heure au nettoyage des fleurs fanées, des mauvaises herbes et autres petites tâches, ce qu’il appelle « le lift ». Que d’efforts !

Mais le résultat en vaut la peine, couronné depuis peu par le label « Jardin remarquable ». La majesté du théâtre de verdure, l’intimité du petit jardin de grand-mère, l’opulence des massifs de roses le démontrent. Au cours de la visite, rien ne permet de deviner les thèmes retenus d’un espace au suivant. Ici, des massifs aux couleurs chaudes, là un rébus jardinier.

Puis le visiteur se laisse guider vers ce qui l’intrigue de loin en dépassant un peu des haies : un jardin indien, aux colonnades et charpente en teck !

Si la recherche de la surprise a guidé les efforts de Jean et Daniel, c’est aussi la générosité qui leur a donné du cœur à l’ouvrage. Les droits d’entrée du jardin, ouvert au public durant la belle saison, sont reversés intégralement au profit de Toutes à l’école , une association qui favorise la scolarisation de jeunes Cambodgiennes.

La générosité, c’est aussi penser au confort du visiteur, qui ne trouve pas porte close à l’heure du déjeuner, mais au contraire un lieu où prendre son pique-nique. Ces attentions, c’est de l’autre côté de la Manche que Jean a pu les glaner, puis les a mises en œuvre dans ses jardins avec le vœu que cela fera contagion dans sa région et au-delà…

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Photos : Franck Boucourt

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