Jadis essentiel dans nos campagnes, il est devenu aujourd’hui un élément tant d’ornement qu’utile puisqu’il permet d’arroser à moindre coût. Une solution séduisante, à réfléchir toutefois soigneusement, en commençant par la détection du lieu idéal pour forer.

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Tout repose sur un paramètre essentiel et évident : trouver de l’eau… . Commencez par sonder les alentours. Interrogez vos voisins, ont-ils connaissance d’un puits dans les parages ? Étudiez aussi la configuration de votre terrain : s’il se situe à côté d’une rivière ou dans un creux topographique, il sera a priori aisé de trouver de l’eau sous terre. Vous pouvez également télécharger l’application Infoterre sur votre smartphone (infoterre.brgm.fr) : l’onglet Cartes Géologiques vous donnera des indications sur la nature de votre sous-sol. Ensuite, faites confirmer vos recherches par un professionnel.

Localiser le lieu

Le sourcier peut dans un premier temps, à distance (grâce à un pendule et à une carte), détecter la présence d’eau sous terre, dessiner le parcours de la veine d’eau et vous conseiller sur le lieu précis à explorer. Il confirmera et affinera cette recherche sur le terrain, avec des baguettes de sourcier. « Ce n’est pas une science exacte, c’est du ressenti, quelque chose de presque magique », souligne Bernard Blancan, auteur de « Secrets de sourcier ». Et d’ajouter dans un sourire : « C’est toujours amusant de faire venir un sourcier, il y a toujours au moins une personne dans la famille qui ressent quelque chose en testant les baguettes… Une expérience amusante à faire une fois dans sa vie ! » Ce dernier pourra ensuite vous conseiller un foreur.

Creuser le puits

Quelle que soit la technique employée, le puits est une simple trappe sécurisée au sol avec un tuyau caché.
La méthode rudimentaire consiste à utiliser une pelle et une pioche, en descendant des pierres au fur et à mesure pour construire les parois en maçonnerie. Celles-ci peuvent être remplacées, de façon plus moderne, par des buses en béton. Une réalisation qui n’est pas aisée sur tous les sols, d’où l’intérêt de bien connaître la nature de votre terrain.
Plus rapide mais aussi plus onéreux, l’emploi d’une foreuse permet de creuser jusqu’à atteindre l’eau. « Nous disposons aujourd’hui de techniques spéciales appropriées au forage avec cylindre de PVC, détaille Laurent Renault, enseignant à l’École du Breuil et spécialiste des végétaux et des techniques paysagères. Un réservoir de 200 ou 500 litres pourra même être installé pour pomper plus longtemps. »

Tirer l’eau Bien sûr, vous pouvez toujours extraire l’eau à la main, avec un seau mais généralement, de nos jours, une pompe puissante descendant jusqu’à 15 m de profondeur met l’eau sous pression et facilite le travail. « Sachez que l’eau pompée n’est pas limpide, précise Laurent Renault. Elle est naturellement chargée en sable et/ou en argile. Si vous prévoyez de l’utiliser via votre système d’arrosage automatique, il sera indispensable d’installer alors un système de filtrage. »

Côté budget

En localisant le point de forage à l’aide d’un sourcier (50 à 150 € en moyenne), c’est-à-dire l’endroit le moins profond avec le meilleur débit, vous pouvez faire des économies non négligeables. Les foreurs se font payer au mètre cube, qui est d’environ 200 €. Comptez ensuite la pompe, un éventuel réservoir d’eau et le filtre… Un investissement à étudier en fonction de votre utilisation de cette eau : uniquement pour arroser ou également pour alimenter les circuits d’eau non-potable de la maison ?

L’alternative

« Un puits est une réserve naturelle d’eau. Soyons conscients que cette eau que l’on pompe de la nappe phréatique n’alimente plus nos rivières !, met en garde Laurent Renault. De plus, elle peut être potentiellement polluée. J’aime l’alternative de la cuve enterrée pour stocker l’eau de pluie qui ruisselle de nos toitures. Aux propriétaires qui possèdent une cuve de fioul désuète, je conseille de la faire nettoyer soigneusement et voilà un réservoir tout trouvé ! Un joli décor de puits par-dessus et le tour est joué ! » À savoir : quand on stocke l’eau, il faut absolument prévoir un trop-plein pour son évacuation en cas de débordement. La nouvelle réglementation de 2013 stipule que chaque particulier est responsable de l’eau qui tombe chez lui (www.developpement-durable.gouv.fr).

Pour aller plus loin

• « Secrets de sourcier », de Bernard Blancan, éd. Eyrolles, 12 €.
• École du Breuil, www.ecoledubreuil.fr

Texte Claire Lelong-Lehoang

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