Une bordure en béton teintée

Tel un coup de crayon qui souligne l’œil sans lui voler la vedette, elle donne une impression de fini impeccable, tout en apportant une ambiance selon son matériau. Tour d’horizon de toutes les solutions, à choisir en fonction de ses envies, et de son budget.

La diversité des matériaux pour créer une bordure est sans fin. Ils vous offrent une palette très large répondant à toutes les situations. Bien sûr, le bénéfice premier de la bordure est utilitaire : réduire l’entretien de la limite entre gazon et plantations ou passages. Après, selon le matériau et le style employé, l’ambiance sera différente.

Bordure de jardin : deux principes

Une bordure de jardin peut revêtir deux formes différentes : une délimitation sous forme de barrière plus ou moins haute, ou une séparation avec une bande non-végétalisée.
La délimitation peut n’être qu’une matière faisant barrière, dépassant de 5 cm à peine pour rester discrète. Plus haute, jusqu’à 50 cm, elle devient un élément de décoration à part entière puisqu’elle est très visible. Elle peut également servir à empêcher, par exemple, des poules picorant sur le gazon d’aller dans certaines zones du jardin qui leur sont ainsi interdites.
La séparation consiste à poser un matériau non pas à la verticale mais à plat. Elle crée de cette façon un espace non végétalisé, de 10 à 20 cm de large, sur lequel le gazon ne pourra pas gagner. Installée à ras du sol, elle permet de passer la tondeuse dessus et de s’assurer ainsi une excellente finition, sans trop d’efforts. En revanche, elle s’accommode mal des contours sinueux.

Bordure de jardin : les solutions de base

Les plus simples consistent en une bande souple que l’on enterre à 5 cm de profondeur et qu’on laisse plus ou moins dépasser. Les rouleaux de bordure en rondins, en bambou, en plastique teinté ou encore en caoutchouc (pour la version la plus utilitaire) ont pour atout la facilité de pose et le coût très faible (2 à 4 euros le mètre), mais leur esthétique fait débat. Ces matières sont de plus facilement délogées par une taupe qui se faufilerait dessous, si elles ne sont pas assez enterrées.
Autre technique facile : délimiter les massifs avec des rondins de bois posés à plat. En bouleau ou en bois patiné, ils donnent un petit air country à un massif. Mieux vaut toutefois que votre jardin soit boisé, sinon la bordure manquera de cohérence dans le décor. Vous trouverez aussi dans le commerce des modules en plessis de noisetier ou de châtaignier à planter. Vite posés, ils durent environ sept ans et même un peu plus si vous les traitez à la bouillie bordelaise tous les deux ans. Cette solution s’accommode mieux avec les herbes aromatiques, en raison de leur look médiéval qui rappelle les jardins de simples.

Bordure de jardin : version XXL

Les planches de bordure, en bois ou en fer, sont utilisées depuis le XIXe siècle. Le fer, par exemple en planches de 100 mm de haut et 8 mm de large, est l’apanage des grands jardins ; il dure un siècle. Mais il est difficilement accessible au particulier car il faut l’acheter auprès d’un fournisseur de matériaux métallurgiques qui demandera un volume minimal d’achat (comptez 15 euros le mètre linéaire). De plus, à vous de manipuler des pièces de 80 kilos chacune et de 6 mètres de long ! La planche de bois, elle, dure une dizaine d’années mais ne présente pas tous ces inconvénients. Dans les deux cas, la planche de bordure s’adresse aux séparations droites ou légèrement courbes, moyennant un cintrage des planches qui n’est pas toujours aisé.

Bordure de jardin : option brocante

Une ancienne technique de délimitation consiste à employer des tuiles ou briques de récupération. Posées à plat, elles créent l’espace adéquat pour passer la tondeuse au ras des massifs. Plantées à la verticale en revanche, elles introduisent une ambiance désuète parfaite pour un jardin de curé dans un espace restreint. Ailleurs, mieux vaut faire un essai avant de se lancer dans une réalisation de grande ampleur. On les plantait jadis soit à la verticale soit en oblique afin de créer un motif en crête. Les bordures anciennes en ciment, à chiner chez les vendeurs de matériaux anciens, valent une fortune : jusqu’à 60 euros le mètre et même davantage ! Aussi, mieux vaut dimensionner votre projet au centimètre près…

Bordure de jardin : avec ornements

Si les bordures anciennes ont le charme de l’ornementation, elles n’en ont pas le monopole, et les techniques modernes offrent d’excellents compromis à un coût raisonnable. Le fer se décline ainsi en grilles basses, en arceaux soudés ou un tressage pour apprécier l’aspect rouillé de l’acier Corten. Comptez environ 25 euros le mètre. Pour une version en fonte, encore plus travaillée, la note monte jusqu’à 100 euros le mètre. Il ne s’agit plus ici de border un massif entier, mais une partie seulement pour lui apporter un peu de cachet et, par exemple, rapiécer une bordure de buis mise à mal par les ravageurs et les maladies.

Pleine ou ajourée ?

Les bordures ajourées (en fonte par exemple) sont plus décoratives mais laissent passer l’herbe. Elles ne dispensent pas du désherbage pour limiter la croissance du gazon en direction du massif ou, au contraire, l’évasion des plantes vers la pelouse. A contrario, les bordures pleines offrent une certaine facilité d’entretien.
Un coup de coupe-fil rotatif après le passage de la tondeuse et le rendu est impeccable.
Si vous êtes du genre maniaque de la bordure, rien ne vous empêche de combiner les deux : ajourée pour la déco, doublée à l’avant d’une bordure posée à plat sur 15 cm de longueur.

Texte et photos Franck Boucourt et Jean-Michel Groult

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