Au jardin, osez le noir !

Inspiré d’une réalisation de paysagistes, ce patio réunit un jardin structuré et un lieu de vie. le tout en jouant avec subtilité de la végétation et de la teinte sombre des matériaux.

Que vous disposiez d’une cour, d’un jardin enclavé ou d’une terrasse, ce charmant petit jardin carré est pour vous. Il est à la fois sobre, bien rangé et libre, plein de vie. Cet aménagement est issu de l’imagination de trois étudiants paysagistes qui ont concouru en 2009 à un festival de jardins irlandais.

L’accès à la pleine terre est à peine requis puisque les parties végétalisées sont surélevées et les cultures menées en grands bacs. Moyennant quelques travaux de bricolage et la réalisation de coffrages, il vous sera aisé de créer ces niveaux et de transformer 25 mètres carrés en un havre de paix. La mise en couleur noire, rarement utilisée dans les jardins français contrairement à nos voisins Anglo-saxons apportera une touche d’originalité.

Rigueur et légèreté

Loin de s’affranchir de sa forme initiale, ce jardin au contraire en joue en redécoupant l’espace en plus petits carrés pour le gazon, le massif de vivaces au fond à droite et le dallage en pierre. En opposition, les lignes horizontales des panneaux qui tapissent les murs et la bordure plantée à gauche tentent de repousser les limites. Les formes architecturées de l’if en spirale – installé en point de mire dans l’angle – et les cinq pieds de houx sur tige complètent le dessin géométrique du jardin.

Mais comme si le jardinier cherchait à s’échapper de cette rigueur, les massifs sont garnis de plantes froufroutantes aux couleurs tendres et aux accents champêtres. Un petit bassin, certes rectangulaire, anime la scène et sert d’appui au massif surélevé. Cette surélévation est un astucieux moyen d’agrandir la surface et de faire monter sur scène la végétation.

Une végétation qui joue la carte du feuillage et de la persistance aux quatre saisons. C’est le cas des fougères, des graminées (cheveuxd’ange) et des arbustes. Cela n’empêche pas ce jardin de briller à la fin du printemps, sous le feu des petites fleurs jaunes et orange des benoîtes, des euphorbes et sous la blancheur éclatante de la pivoine arbustive et de l’aconit ‘Ivorine’. Ici pas d’effet de masse, l’espace est trop petit. L’opulence est obtenue par l’association savante des différentes espèces de vivaces, plantées serré. Le graphisme des frondes des fougères (Polystichum et Dryopteris) se mêle aux filaments des cheveux-d’ange. L’alchémille habille les pieds de benoîtes. Les feuillages ont été choisis essentiellement pour leurs couleurs tendres, exception faite de Phormium ‘Platts Black’ à feuilles pourpres qui rythme le fond du jardin avec Phormium ‘Cream Delight’, très clair.

Le noir donne du relief

Il peut être difficile d’harmoniser les matières et les matériaux, surtout dans un espace enclavé. La couleur est un excellent moyen de s’en sortir. Et le noir, loin de réduire la surface, donne du relief et souligne les contrastes. Si, en plus, vous choisissez des feuillages panachés de crème et de vert tendre, votre jardin ne sera pas triste du tout ! Optez pour une peinture à l’aspect satiné, ou brillant pour davantage d’éclat à la lumière.

1. Euphorbe

2. Pivoine

3. If taillé

4. Lin de Nouvelle-Zélande

5. Pittosporum

6. Fougère

7. Houx

8. Benoîte

9. Renoncule

10. Aconit

10. Aconit blanc (Aconitum ‘Ivorine’), 5 pieds.

11. Euphorbia cyparissias ‘Fens Ruby’, 10 pieds.

12. Fougère (Dryopteris affinis et D. atrata), 6 pieds de chaque espèce.

13. Fougère (Polystichum polyblepharum), 13 pieds.

14. Cheveux-d’ange (Stipa tenuifolia), 5 pieds.

15. Alchémille (A. mollis), 5 pieds.

Photos : Georges Lévêque. Concept : Bernie Torpey, Una Thomas, Marion keogh.

À propos de l’auteur
Armelle Robert et Sylvie Ligny
Armelle Robert et Sylvie Ligny
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