La bonne idée récup

De moins en moins nombreux, les oiseaux, en plus de leur présence joyeuse dans les arbres et autres massifs, sont de précieux alliés du jardinier. Autant de raisons pour mettre en place des nichoirs pour l’hiver.

Mésanges, chardonnerets, accenteurs, sittelles… Le déclin des oiseaux de jardin ne date pas d’hier. Si les raisons en sont multiples, le manque de sites pour établir la couvée reste l’un des plus évidents. Offrir des nichoirs est donc loin d’être un geste inutile, et vous serez même surpris de la vitesse à laquelle vos abris seront occupés, parfois à plusieurs reprises dans l’année ! D’autant que le risque d’en mettre trop dans un jardin est limité : un nichoir pour 500 m² est un minimum.

Selon les espèces

Les versions préfabriquées ont un petit air séduisant avec leur allure de maisonnette ou de cabane à poupée. Mais attention, leur choix est plus compliqué qu’il n’y paraît. Car savez-vous ce qui détermine en premier lieu l’emploi d’un nichoir ? Ce n’est ni sa forme, ni son aspect extérieur, mais le diamètre de son trou d’entrée ! En effet, certains oiseaux, en particulier les mésanges, sont très exigeants sur ce point, et même très précis ! La mésange charbonnière, par exemple, exige un trou d’entrée de 30 à 32 mm de diamètre. Plus petit, les autres mésanges lui chiperont sa place, plus grand, ce sera le moineau friquet qui s’y engouffrera. Voilà pourquoi les bons nichoirs précisent le type d’oiseau auquel ils se destinent.

Et ceux qui n’en font pas mention risquent d’être d’une utilité réduite, voire purement décoratifs…
Il existe également des nichoirs de forme spécifique pour des oiseaux plus rares, et encore plus en déclin : grimpereaux, chouettes chevêches, martinets, etc. L’endroit où les placer doit être choisi avec grand soin, renseignez-vous au préalable.
Côté matériaux, les oiseaux sont très tolérants et se satisfont de bien des matières. Le bois est bien sûr indiqué s’il n’est pas traité (à la rigueur, un vernis à l’eau ou une lasure bio peuvent être appliqués pour en prolonger la durée de vie). Trop peu utilisé, le béton de bois (de la sciure dans du ciment) semble leur plaire. Comme il s’agit d’un isolant, il les protège également des aléas saisonniers.

À la bonne place

Placer un nichoir requiert de réfléchir à l’emplacement. Une façade ou un tronc à l’ouest (surtout pas au sud), à bonne distance du sol (1,50 m au moins), constitue l’idéal. À défaut, choisissez un endroit dégagé : les habitants pourront plus facilement détecter la présence d’un ennemi. Et évitez la proximité de branches ou de rebords par lequel les prédateurs peuvent s’engouffrer. Par exemple, ne commettez pas l’erreur classique consistant à mettre le nichoir dans la fourche d’une branche… Côté fixation, sur un arbre, utilisez un lien élastique tels les colliers spéciaux pour le tuteurage des jeunes arbres. En effet, il ne faut pas que le système étrangle le tronc au fur et à mesure de sa croissance. Visser ou clouer directement dedans n’est pas conseillé car ce serait blesser l’arbre. Et dans tous les cas, la fixation du nichoir doit résister à de sérieux coups de vent.

Pas de baguette d’envol !

Ce petit morceau de bois n’est pas impératif, loin s’en faut. Les oiseaux, en particulier ceux qui savent grimper aux arbres, n’ont pas besoin de cet appendice pour rentrer dans le nid. En revanche, il aide beaucoup leurs ennemis ! En effet, il facilité grandement l’intervention des prédateurs d’œufs et de nichées (les corneilles en particulier). La baguette d’envol doit donc être enlevée sur les modèles préfabriqués, et il n’est pas utile d’en poser une sur les modèles que vous réalisez vous-même.

Des habitants spéciaux

Il peut arriver qu’un nichoir soit occupé par un lérot, un écureuil ou un nid de guêpes. Dans ce cas, n’intervenez pas ! Laissez passer la saison avec l’hôte imprévu. Puis lorsque l’abri a été libéré, nettoyez-le, brossez-le et replacez‑le. Ce genre d’aléas, lorsqu’il arrive, indique clairement que les environs manquent d’espace pour tout le monde. Seule solution : multiplier le nombre de nichoirs… et de refuges !

Un nichoir, ça s’entretient aussi

Avec le temps, l’ouverture des nichoirs a tendance à s’élargir. Certes, c’est dans l’ordre de la nature : les creux dans les arbres, au fur et à mesure qu’ils s’agrandissent, servent ainsi à une succession d’oiseaux… Mais pour que vos nichoirs restent utiles à une même espèce, il faut en rectifier le trou d’ouverture, en plaçant une plaque métallique ouverte au bon diamètre. On les trouve chez les fournisseurs spécialisés (Vivara, LPO…). Mettez l’opération à profit pour curer l’intérieur du nichoir et le désinfecter. L’absence d’oiseaux dans un abri ayant été occupé les années précédentes peut être due au hasard, mais peut aussi provenir du manque de nettoyage, surtout si des parasites y ont élu domicile. Seule solution : décrocher le nichoir et le laver à grande eau. Brossez bien le fond et laissez-le sécher avant de le replacer.

Réserve naturelle

N’attendez pas le mois de mars pour tailler les haies car les oiseaux qui font leur propre nid y auront déjà installé leur couvée. Mis à découvert, un nid n’a aucune chance de voir la nichée arriver à son terme à cause des intempéries ou des prédateurs. Il est en revanche encore temps pour installer des arbustes à baies dont les oiseaux se régaleront à partir de cet été. Offrez-leur un menu varié en composant une haie avec autant d’essences à baies que possible, bien meilleures pour eux que tous ces produits vendus en grandes surfaces.

Notre bonne adresse : la pépinière Ribanjou. Elle propose une variété incroyable d’arbustes aussi beaux que bons. Zone horticole du Rocher, 49125 Tiercé. Tél. 02 41 42 65 19.
Texte et photos Franck Boucourt et Jean-Michel Groult

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