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Chaleureuse, esthétique et confortable, la terrasse en bois s’intègre à tous les types de maison et de jardin pour devenir l’espace convivial préféré. En bois massif ou en matériau composite, les lames ou dalles présentent des qualités techniques et d’aspect à prendre en compte pour réussir votre projet.

Les principes de pose

Pour profiter pleinement des avantages esthétiques et pratiques d’une terrasse de jardin, elle doit être bien pensée : préparation du terrain, identification des étapes de pose et « peaufinage » des indispensables finitions.

Transition entre votre maison et le jardin, la terrasse en bois nécessite une étude complète pour s’intégrer parfaitement et faire corps avec la maison. Elle pourra être réalisée simplement avec des dalles caillebotis (50 x 50, 60 x 60, 100 x 100 cm) ou des lames (longueur variable, et largeur de 90, 120, 140 mm) que l’on fixe sur des lambourdes (ce sont des ossatures en bois de 30 x 60 ou 40 x 70 mm de section sur lesquelles reposent les lames). Son confort et sa solidité dépendent de la bonne préparation du projet et de la qualité du support. Ainsi, la pose des lames en bois peut être effectuée sur un sol dur (carrelage, béton…), sur un sol stable (gravier, terre battue…) ou sur un sol instable (fraîchement remblayé, pas encore tassé, sableux, argileux…). Avant de pouvoir poser les lames, il faut donc préparer le support. Selon les cas, les lambourdes peuvent reposer directement sur un lit de sable compacté, ou être fixées à la dalle ou sur des plots béton ou des plots PVC réglables permettant ainsi d’aligner la hauteur de la terrasse sur l’accès aux portes de la maison. Les lambourdes devront être espacées de 40 à 50 cm (l’entraxe est calculé en fonction de l’épaisseur des lames). Les lames du platelage ont en général une épaisseur qui varie entre 21 et 27 mm.

La fixation des lames
Ensuite, les lames du platelage pourront être fixées sur ces lambourdes au moyen de différents systèmes.

• Avec des vis inox (apparentes ou non). La taille des vis doit correspondre à trois fois l’épaisseur de la planche et elles doivent être positionnées au moins à 25 mm des bords. Les lames sont fixées à chaque intersection avec les solives. Les vis doivent se loger dans l’épaisseur du bois, qui est prépercé pour faciliter le vissage (obligatoire pour les essences de bois très dures comme l’ipé). Pour donner à votre terrasse un aspect chevillé avec un style « pont de bateau », vous pouvez opter pour une finition bouchonnée. Il suffit de fixer vos lames avec des vis en inox profondément ancrées dans l’épaisseur de la lame puis de reboucher le trou avec un élégant bouchon en bois de même essence au diamètre adapté. Pour une finition parfaite et plus contemporaine, vous pouvez raser la surface du bouchon.

• Avec des clips. Plus esthétiques, ils viennent s’insérer entre les lames et sont fixés sur les lambourdes. Il semble toutefois que pour des lames de plus de 12 cm de large, des risques « d’arrachage » existent. Attention aux clips qui ne se démontent pas une fois posés, car la vis est cachée par la lame adjacente. Préférez les systèmes de clips à vis apparentes et choisissez toujours des vis en inox ce qui évitera les traces de rouille et une éventuelle décoloration du bois. D’autre part, si la pose traditionnelle consiste à mettre les lames perpendiculairement aux lambourdes, il est tout à fait possible de réaliser une pose en diagonale par exemple.

• Avec système modulaire d’emboîtement ou à peignes. Pratique, il s’agit de dalles pré-assemblées de grandes dimensions (3 x 1 mètre, par exemple) donc autoportantes. Elles sont solidarisées par de petites lambourdes sur la face inférieure. Le décalage périphérique permet d’assembler les lames entre elles pour habiller la totalité de la surface. Avantage : c’est un système rapide à mettre en oeuvre. (Naturobois.) Dans tous les cas, il est important que les lames soient bien ventilées (laisser un joint de 5 à 6 mm) pour laisser respirer le bois tout en favorisant l’écoulement de l’eau (pluie, nettoyage, piscine).

Optimiser les proportions
Pour profiter pleinement des avantages pratiques que peut vous apporter votre terrasse, pensez à soigner ses proportions par rapport au bâti. On conseille généralement de prévoir une terrasse d’une surface de 5 x 4 mètres minimum, ce qui permet d’aménager un coin dédié au repos et un espace avec table et chaises pour prendre un verre entre amis.

Quelles démarches administratives ?
Selon la hauteur de la terrasse et sa surface, les formalités administratives à remplir diffèrent.
– Si le niveau supérieur du platelage est inférieur ou égal à 60 cm par rapport au terrain naturel : aucune demande administrative n’est à faire.
– Si le niveau supérieur du platelage se situe à plus de 60 cm du niveau du terrain naturel et si la surface est inférieure ou égale à 20 m2 (SHOB : Surface Hors Oeuvre Brute) :une déclaration de travaux suffit.
– Si le niveau supérieur du platelage se situe à plus de 60 cm de hauteur et si la surface est supérieure à 20 m2 (SHOB) : une demande de permis de construire doit être déposée.

Soigner les finitions
Pour parachever l’ouvrage, vous pouvez couvrir les chants de la terrasse avec des lames en les vissant tous les 40 cm dans le solivage.
– Posé à « fleur », le bandeau de finition vient se fixer en recouvrement de la lame de platelage.
– Posé «en retrait», le bandeau se positionne, dans ce cas, en dessous du platelage, en retrait de 5 cm environ.
Pour obtenir une finition nette, préférez les coupes d’onglet à 90° pour assembler les bandeaux dans les angles.

Les caillebotis animent l’espace
Simples et rapides à poser, les dalles de caillebotis se composent de lames pré-assemblées (4 à 8 unités de différentes longueurs) montées sur des traverses en bois ou supports synthétiques, par exemple en polyéthylène (Easyteck, Nortland).
– Les dalles à emboîtement peuvent être posées directement sur un sol en sable compacté et drainant. On prendra soin d’installer un géotextile pour empêcher la végétation de poindre à travers les rainures.
– Les dalles non emboîtables, quels que soient les supports, sont fixées sur des plots réglables ou vissées sur des lambourdes.
L’orientation alternée des dalles permet de créer un décor personnalisé, d’animer et de structurer l’espace, encore mieux si au bois s’associent d’autres matériaux (pierres, etc.).

En bois massif, l’atout du naturel

Valeur sûre, le bois en lames de plancher ou dalles de caillebotis revêt au choix une ligne sobre ou sophistiquée dans un style contemporain, rustique ou encore exotique.

Proposées dans une large palette d’essences et de finitions, les lames de bois massif doivent être choisies en fonction de vos goûts mais également de vos besoins. Toutes les essences ne se valent pas sur le plan technique. Les bois à haute durabilité sont à privilégier afin de garantir la pérennité de la terrasse, ainsi le châtaignier, le chêne ou le mélèze. Les autres essences comme les résineux (pin maritime, pin Douglas…) subissent un traitement en autoclave pour être stabilisées. Sachez que tous les bois massifs utilisés en terrasse doivent présenter une classe d’emploi III ou IV (indice de résistance en milieu humide). On voit apparaître des lames de bois thermo-huilé par imprégnation avec des huiles végétales (procédé Oléobois, par exemple) : une alternative au traitement en autoclave qui valorise des essences régionales réputées peu imprégnables (chêne, châtaignier, acacia). Si le bois classe IV est irréprochable en termes de stabilité, il craint les rayons ultraviolets, il faudra donc éviter de l’utiliser dans le sud. De plus certaines essences (pin) peuvent présenter des noeuds et donc avoir une tendance à se fendre ou à se déformer dans le temps. La solution la plus adéquate semble donc être les bois exotiques.

Le bois exotique en vogue
Séduisant par son aspect et son confort à l’usage, le bois exotique est bel et bien devenu la star de la terrasse. Naturellement résistant, il arbore un style contemporain très élégant. Les essences proposées sont variées (ipé, teck, padouk, iroko…). Le teck est très utilisé car plein de qualités (dureté, stabilité et résistance). L’ipé (Amérique du Sud) s’offre également une place de choix grâce à sa durabilité, mais aussi à l’absence de noeud et à son grain satiné très esthétique. Le doussié, le padouck ou encore le bangkiraï sont également bien adaptés. Seuls bémols aux bois exotiques : leur coût qui est encore trop élevé et leur traçabilité (provenance) qui n’est pas toujours évidente. Aussi pensez à choisir des bois issus de forêts gérées durablement. Deux labels de certification vous permettent de les identifier : le PEFC (Programme de reconnaissance de certifications forestières) et le FSC (Forest Steward-ship Concil).

Des lames toujours plus larges
Comme pour le parquet ou le carrelage, la tendance aux lames de plus en plus larges s’affirme. Mais plus elles sont larges, plus elles risquent de tuiler. Aussi pour éviter ce problème, il faut respecter un coefficient de 6 entre épaisseur et largeur. Ainsi une lame de 12,6 cm doit avoir une épaisseur de 21 mm. Pour les bois très stables (doussié, ipé ou teck), on peut respecter un coef. de 7 (une lame de 14,7 mm aura donc une épaisseur de 21 mm). Côté pose, le bois, matériau vivant, menace de se déformer sur sa largeur, il faut donc prévoir différents interstices entre les lames : plus la lame est grande, plus l’interstice doit être grand (pour une lame de 9 cm, il faut laisser 3 mm; et pour une lame de 14,5 cm, il faut prévoir 5 mm).

Un bois propre ne glisse pas
Souvent vécu comme une contrainte, l’entretien d’une terrasse en bois n’est pourtant pas difficile surtout si le grisaillement de votre terrasse ne vous dérange pas. Des huiles et des saturateurs existent pour la rénover mais ces solutions ne sont pas forcément durables : prévoir une application au moins tous les ans. Un léger ponçage (tous les trois ans) redonne aussi un coup de neuf. L’entretien est également une question de sécurité. Pour éviter la glissance des terrasses, certains fabricants proposent des lames rainurées, pourtant en aucun cas elles ne suffisent à régler le problème. Il faut plutôt assurer régulièrement la propreté de la terrasse (avec un nettoyeur haute pression) en éliminant mousses, lichens, etc.

Combien ça coûte ?
Pour du pin classe IV : à partir de 90 € HT le m2 posé
Pour du bois exotique : à partir de 135 € HT le m2 posé

BON À SAVOIR
Matériau vivant, le bois évolue au fil du temps. Tous ceux utilisés à l’extérieur sont exposés aux rayons ultraviolets. Conséquence : ils prennent une couleur gris argenté au fil des ans, et ceci qu’ils soient tropicaux ou résineux. Cependant, cette variation de couleur n’altère pas les propriétés mécaniques du bois.

LE BOIS NATUREL
• Avantages : Esthétique et chaleureux – Facile à intégrer – Agréable au toucher – Durable
• Inconvénients : Grisaillement au fil du temps – Entretien régulier nécessaire – Choix de teintes limité

En bois composite, une alternative séduisante

Facile à entretenir, le bois composite permet également d’offrir un choix varié de couleurs pour animer votre terrasse. Une touche contemporaine et originale qui en séduira plus d’un.

Originaire du Japon, le bois composite est un matériau fabriqué à partir de particules de bois recyclées, mélangées avec des résines polymères (polyéthylène, polypropylène ou PVC). La répartition de ces deux principaux composants varie selon les fabricants. Certains annoncent 50% de fibres de bois, d’autres jusqu’à 70%. Longtemps dénigré pour son côté très plastique, le bois composite a évolué pour s’approcher de plus en plus du rendu esthétique du bois naturel. Il devient donc une alternative séduisante pour la terrasse. Les lames en composite sont aujourd’hui disponibles sous deux formes :

• Les lames alvéolaires permettent de plus grandes portées car elles sont plus légères mais impliquent une fabrication de très grande qualité sous peine de désordres futurs notamment en ce qui concerne la résistance mécanique ou la reprise d’humidité. Cette solution ne doit donc pas être privilégiée s’il s’agit de produits à bas coût. Le choix de lames alvéolaires ne peut être pertinent que s’il s’agit de produits de qualité (Geolam®, Fiberon… fabricants spécialistes en la matière).

• Les lames pleines, plus lourdes, sont limitées en section afin d’assurer la pérennité de l’ouvrage. Un nombre plus important de fabricants « sérieux» étant présents dans cette gamme, vous pouvez trouver facilement un produit de qualité.

La liberté côté déco
La terrasse en bois composite permet également de jouer plus facilement les apprentis décorateurs grâce à une palette de teintes plus importante que pour le bois massif. Du rouge brun au gris anthracite en passant par des tons pierre, les fabricants mettent à votre disposition tout un éventail de coloris teinté dans la masse permettant de se distinguer et de s’harmoniser avec la décoration extérieure de votre maison. Des lames qui parfois sont proposées en recto verso avec un côté rainuré et un côté lisse.

Idéal pour l’extérieur
Imputrescible, antigélif, il ne possède pas de noeud et évite évidemment les échardes sans compter qu’il résiste plutôt bien aux coups. Quant à sa durabilité, les fabricants garantissent souvent la tenue des teintes. Privilégiez les produits teintés dans la masse avec un absorbeur de rayons ultraviolets intégré à la fabrication. Du côté de l’entretien, il ne faut surtout pas appliquer d’huile ou de lasures sur du bois composite sous peine de renforcer la glissance du produit. Un entretien régulier avec de l’eau à haute pression suffira largement.

Combien ça coûte ?
À partir de 50 € le m2 TTC hors pose

BON À SAVOIR
Les produits composites peuvent légèrement s’allonger sur la largeur (comme le bois) mais aussi de manière longitudinale du fait de la reprise d’humidité des particules de bois les composant. Il faut donc laisser à la pose un centimètre de jeu minimum entre les deux lames.

LE BOIS COMPOSITE
• Avantages: Imputrescible – Antigélif – Entretien minimum – Teinte durable – Grande variété de coloris
• Inconvénients: Investissement assez onéreux (pour un produit de qualité) – Produits qui s’allongent avec le temps – Pas encore le cachet du bois massif – Possibilité de gonflement selon l’hygrométrie – Recyclage pas évident.

Guide pratique réalisé par Franck Guidicelli
Maison&Travaux n°218 Juillet 2009

À propos de l’auteur
Sylvie Bendavid, assistée de Franck Talbourdet
Sylvie Bendavid, assistée de Franck Talbourdet
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