Cabane bord de mer

La cabane, un rêve d’enfant? Pas seulement… Chambre d’amis ou d’ado, bureau, salon ou atelier, faites-en un véritable espace de vie pour l’été voire toute l’année. Suivez le guide! Par Catherine Levard (Juin 2011)

La bonne essence de bois

Le bois de construction utilisé doit être certifié PEFC, c’est-à-dire issu d’un programme de gestion durable des forêts.

LE RED CEDAR : le plus durable
Quoique léger, il est doué d’une stabilité dimensionnelle deux fois supérieure à celle de la majorité des résineux. Il ne demande aucun traitement, car il résiste naturellement à l’humidité, au pourrissement, aux champignons et aux insectes.

LES BOIS EXOTIQUES : imputrescibles
Naturellement résistants aux insectes xylophages et aux champignons, ils se dispensent de traitement et sont généralement garantis 25 ans.

LE PIN DOUGLAS : stable et durable
Très souvent utilisé en bardage pour sa stabilité dimensionnelle et sa durabilité en usage extérieur, il durcit en vieillissant, ce qui lui confère une très haute résistance aux intempéries. Il se prête donc idéalement aux abris de jardin .

LE PIN MARITIME : assez bon élève
Appelé aussi pin des Landes, il est léger et tendre, sensible aux chocs mais stable dans le temps, et peu sujet au gauchissement et à la formation de fentes. Contre les insectes et champignons, il est souvent traité sous haute pression en autoclave (classe 4) par imprégnation de sels. Ces derniers procurent une coloration verdâtre ou des taches blanchâtres qui n’ont aucune incidence sur la durabilité. Traité ainsi, le bois est garanti 10 ans.

LE PIN DU NORD : un bon isolant
Ses qualités thermiques et acoustiques proviennent du fait qu’il pousse dans un climat rude, donc lentement, ce qui le rend plus dense.

ÉPICÉA ET SAPIN : une moindre qualité
Ils sont peu imprégnables, sauf s’ils présentent une proportion d’aubier importante (partie tendre) par rapport au duramen (partie dure du bois). En extérieur, ces essences résistent moins bien aux fortes sollicitations. Elles sont généralement garanties 5 ans.

Trois modes de contruction

La nature du bois, son épaisseur et les sections des éléments structurels doivent garantir un abri durable, étanche et stable.

Les lames emboîtables constituent une bonne barrière au vent (à partir de 28 mm d’épaisseur). À la manière d’un parquet , les lames s’emboîtent par rainure et languette. Si les raccords d’angle s’effectuent à double emboîtement (façon chalet traditionnel), la surface hors tout est supérieure à la surface utile.

Les madriers emboîtables, plus épais que les lames, mesurent de 55 à 70 mm d’épaisseur. Plus le bois est épais, plus il est isolant et stable. C’est un élément à prendre en compte pour un abri sans isolation intérieure, si l’on souhaite l’occuper durant l’arrière-saison.

L’abri à ossature bois est adapté à un usage toute l’année. Les modules prémontés en atelier sont livrés prêts à être assemblés par vissage : ossature en sapin du Nord (section 45 x 45 mm / 70 x 45 mm / 45 x 145 mm, selon dimensions), contreventement, pare-pluie et bardage. À l’intérieur, une isolation peut être intégrée entre les montants et habillée de bois. Plancher et toit doivent être isolés pour assurer le confort douze mois durant.

Quelle finition ?

Le bois est livré traité ou non. Ne confondez pas le traitement préventif (contre les insectes et champignons) obligatoire et la protection de surface extérieure.

Lasurée : le veinage du bois apparaît foncé ou coloré. Les lasures pour l’extérieur sont des protections de surface contre l’eau et les rayons ultraviolets. Leur tenue est garantie de 3 à 10 ans selon leur particularité (classique, haute protection, pour climat extrême, de haute imperméabilité). Elles existent dans les tons bois ou en couleur (aspect mat ou satiné) pour teinter le bois sans masquer sa veinure ("Lasure Déco" de V33, "Bondex Protection Couleur"…). La lasure intérieure n’est pas nécessaire :
le bois nu est plus sain et plus élégant.

Huilée : le bois ne change pas d’aspect. Les huiles saturent le bois, le nourrissent et l’embellissent. Anti-ultraviolets et hydrofuges, elles sont soit polyvalentes, soit ciblées pour les bois exotiques , les résineux ou les feuillus. Non filmogènes, elles ne s’écaillent pas et offrent une finition mate, non grasse ("Saturateur Bois Environnement" de Blanchon, "Bondex Huile Protectrice"…).

Peinte : le veinage du bois est masqué. Les peintures microporeuses pour bois extérieur s’appliquent sur une sous-couche bois extérieure, ce qui allonge leur longévité sans dépasser la dizaine d’années. Quand vient le temps de la réfection, le travail est plus lourd.

Vernie : pour les climats extrêmes. On recommande plus spécialement un vernis quand l’abri est au contact de l’air marin ou de la neige. La durée de vie du vernis est la plus courte, et sa rénovation contraint à un ponçage.

Ouvertures pour le confort

Attention à choisir des portes et des fenêtres (souvent en option) adaptées à vos besoins en lumière, espace, implantation, orientation. Selon l’usage de l’abri, vous devrez envisager des fenêtres plus ou moins nombreuses, à vitrage simple ou double selon les périodes d’utilisation.

Les fenêtres à projection extérieure ou à guillotine ont l’avantage de ne pas encombrer l’intérieur de l’abri, contrairement aux ouvertures traditionnelles à deux vantaux.

La porte est soit simple, pleine ou vitrée, soit double. À choisir également selon le besoin en lumière et l’aménagement intérieur (passage d’un grand lit…).

Plancher ou non ?

SUR UNE DALLE EN BÉTON
Pour un abri d’été, on peut se passer d’un plancher et peindre directement le sol intérieur en béton avec une peinture spéciale, non glissante, antitache, lessivable, résistante aux chocs, à l’abrasion et au poinçonnement ("Peinture Sol" de V33, 17 coloris). Pour plus de chaleur sous les pieds, mais pas d’isolation proprement dite, on peut poser un plancher sur lambourdes au-dessus d’un solivage fixé sur la dalle, à la condition que tous les bois mis en oeuvre soient traités (classe 3).

Pour un abri "4 saisons", il faut isoler le sol avec des panneaux isolants protégés par un polyane et revêtus d’une chape. Ce choix n’a d’intérêt que si les parois et la toiture sont également isolées pour pouvoir profiter occasionnellement du lieu en hiver avec un petit chauffage électrique d’appoint. Le plancher doit toujours se situer au-dessus du niveau du sol et sans contact direct avec la dalle (ou la chape) pour ménager la ventilation. Les parois reposent sur la structure porteuse du plancher.

SUR DES PLOTS EN BÉTON OU EN PVC
Un plancher sur lambourdes est obligatoire. Le bois qui le constitue doit être imprégné (classe 3). Un feutre géotextile étendu sur le terrain décaissé empêche les remontées de la végétation . L’abri se monte sur la structure du plancher, et ce dernier se pose après le montage de l’abri. Pour assurer un confort d’hiver, le plancher s’installe par-dessus des caissons isolants.

Quel matériau de couverture ?

Avant de choisir son type de toiture, il faut penser au risque de surchauffe à l’intérieur de l’abri ou à la possibilité d’isoler pour améliorer le confort.

Le feutre bitumé s’utilise dans la grande majorité des cas. La pose s’effectue par clouage sur des voliges (le plus souvent de 19 mm d’épaisseur). Toutefois sa présentation influe sur le style.
En rouleaux gris, c’est la formule basique qui ne donne ni relief, ni charme .
En format rectangulaire, ou en écaille, le feutre dit "shingle" se décline en gris, vert ou ton brique, imitant soit l’ardoise soit la terre cuite, sans plus de relief. Ces matériaux se posent par clouage (avec des clous en inox) sur un platelage continu qui doit être traité contre l’eau.
En plaques "Onduvilla" (Onduline), il constitue une solution innovante pour obtenir un aspect de tuiles traditionnelles en relief. Légères, rapides et très faciles à mettre en œuvre par clouage sur un support bois continu ou discontinu, les plaques mesurent 106 x 40 cm et doivent être associées à une faîtière.

Les tuiles de terre cuite revêtent les abris les plus élaborés, et la majorité de ceux à ossature bois. La charpente traditionnelle permet d’ajouter une isolation qui complète celles des parois et du sol pour créer des espaces de vie confortables en été comme en hiver.

La tôle ondulée (ou bac acier) se pose également sur un platelage. En couleur, elle imite la tuile canal. Elle peut contribuer à surchauffer l’intérieur de l’abri par fort ensoleillement, mais elle le protège bien des infiltrations.

Les bardeaux de bois confèrent aux abris un charme indiscutable. Outre cet avantage esthétique, ils ont celui d’être très résistants à l’épreuve du temps, notamment en Red cedar.

Bois traité, bois durable

En l’absence de traitement initial (dans la majorité des cas), vous devrez appliquer vous-même un traitement préventif fongicide et insecticide, voire anti-termites si la région le justifie ("Xylophène Abris de jardin"). En revanche, les pièces de charpente sont généralement livrées traitées (à vérifier avant le montage).

Soigner les coupes. Lors du montage, les ajustages amènent souvent à faire des découpes : même si le bois a été livré déjà imprégné, il est nécessaire de le re-traiter au niveau des coupes. Pour cela, il existe des produits spécifiques (traitement pour bois extérieur contre les insectes et champignons). Sans cette précaution, le traitement initial est mis fortement en péril.

Attention aux fentes. Les traitements par imprégnation n’empêchent pas l’apparition de fentes ou de gerces qui annulent leur effet de protection du bois.

Côté santé. Les bois imprégnés ne sont pas spécialement recommandés, pour des raisons sanitaires, dans les lieux de vie ne servant pas à stocker outillages et matériels.

Précautions contre l’humidité

Éviter les remontées capillaires. La dalle doit être protégée des ruissellements par le solivage qui doit au moins déborder de la dalle de 1 cm sur les 4 côtés de la cabane. Une barrière étanche entre les lisses basses et les parois est aussi recommandée ("Delta" chez Doerken). Avec une isolation, on colle sous les lisses inférieures un joint d’étanchéité à l’air ("Compriband" de Tramico). Certains fabricants préconisent de démarrer le montage par un madrier en bois exotique imputrescible (ce qui n’empêche pas d’ajouter le joint d’étanchéité à l’air).

Soigner la ventilation. Plus l’abri est isolé, mieux il doit être ventilé. Une grille de ventilation intégrée dans une paroi doit être complétée par une barrette insérée dans le dormant d’une fenêtre afin de favoriser la circulation de l’air et éviter ainsi la condensation et ses méfaits.

À propos de l’auteur
Sylvie Bendavid, assistée de Franck Talbourdet
Sylvie Bendavid, assistée de Franck Talbourdet
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