Dès son arrivée, le chef jardinier Laurent Portuguez a convaincu Henri Carvallo, Directeur des jardins de Villandry, sur la nécessité d’aller vers le « zéro phyto ». Protection de la nature et valorisation de l’image de marque se trouvent ainsi réunies.

 

Par Georges Lévêque (mai 2011)

Fruitiers et vignes

Les vignes

Tous les rameaux secs de l’année précédente sont réduits très court : à 3 yeux, par une taille rigoureuse. Lors de la pousse, les tiges jeunes vont ensuite être progressivement guidées pour former un cloître de verdure. Quatre traitements sont appliqués sur la vigne au fil de la saison : à base de soufre comme la bouillie nantaise (ou bouillie sulfocalcique) pour commencer, puis de cuivre avec la bouillie bordelaise (sulfate de cuivre). Par ces traitements adaptés aux principes de l’agriculture biologique, les principales maladies fongiques, oïdium et mildiou, sont ainsi bien contrôlées.

Les fruitiers

Une taille bien faite conduit à de belles récoltes et garantit une vie saine pour les arbres. Les pommiers conduits en cordons horizontaux reçoivent une taille dite « trigemme », à trois bourgeons. Le visiteur peut toujours regarder le jardinier à l’oeuvre ou demander hors saison comment s’y prendre.

Contre les ravageurs

L’ennemi numéro un est le puceron cendré qui gâche le feuillage des fruitiers. Peu de temps après le débourrement, on pulvérise une huile de colza afin d’étouffer les premiers foyers de ravageurs. Ensuite, un traitement régulier au Prev B2 de Samabiol (terpène d’orange et bore) assure une protection pour le reste de l’année, ce produit non commercialisé pour les amateurs peut être remplacé par du purin de fougères.

Intervenir au meilleur moment

On a dit que de la surveillance dépendait l’efficacité des interventions. Un produit biologique appliqué au bon moment optimise le résultat. Exemple : vers le 5 mai, nous recevons à Villandry par voie postale des plaquettes contenant de jeunes larves de coccinelles européennes Adalia bipunctata. Elles sont disposées dans la ramure (5) d’où elles partent dévorer une centaine de pucerons chaque jour. L’opération est renouvelée fin mai puis mi-juin. Lorsque ces larves deviennent adultes, elles vont pondre sous les feuilles des pommiers et le cycle se prolonge. Et pour favoriser la pollinisation des fruitiers, des ruches ont été installées dans le bois voisin. Les jardiniers sont devenus apiculteurs !

À propos de l’auteur
Sylvie Bendavid, assistée de Franck Talbourdet
Sylvie Bendavid, assistée de Franck Talbourdet
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